Jamais un film ne nous a montré à quel point la frontière entre rêve et réalité était si éphémère.
Lynch nous plonge dans un labyrinthe hypnotique où il est absolument impossible d'effectuer une analyse parfaitement cohérente, tant les liens entre chaque personnage, chaque lieu sont bien ficelés.
Après 8 visionnages, ce qu'on croyait acquis ne l'est en fait pas forcément. La magie du film est qu'on sait qu'il a un sens, c'est évident, on le ressent mais on ne parvient qu'à l'effleurer du bout du doigt, tant chaque détail et chaque mot sont significatifs.
Si l'on ajoute un éclairage parfait qui sublime les actrices principales tout le long du film. Si l'on ajoute aussi leur jeu incroyable, notamment Naomi Watts qui présente sa meilleure performance jamais réalisée selon moi, lors de la scène de l'audition (sur grand écran, on oublie totalement qu'elle joue une actrice amateur, où même que c'est une actrice professionnelle, ça tient du génie)
Puis la mise en scène et le montage parfaitement établis, nous présentant dans multiples scènes une alternance entre caméra subjective et caméra objective, qui nous fait vraiment rentrer dans la peau de Naomi Watts.
On rentre complêtement dans ce rêve filmé, et on pourra pendant longtemps réfléchir à qui est qui et le véritable message de Lynch, bien plus profond qu'il n'en a l'air à premier abord.
Spoiler : Notamment le monstre derrière le mur, qui garde la boîte bleue entre ses mains, qui renferme en elle tout notre monde. Il contrôle donc la vie de Diane, même si elle était réellement douée d'un talent d'actrice incomparable, This is not the girl. Tout ce qu'elle peut faire, c'est rêver d'être une grande actrice, étant donné qu'elle n'a aucune chance d'être prise à partir du moment où les producteurs choisissent Camilla Rhodes et n'acceptent aucune alternative possible... Ainsi, on ne peut que se changer soi même, mais on ne peu pas changer la volonté du monde. On est donc réduit au Silencio...