Il m'a fallut beaucoup de recul pour, ne serait-ce qu'apprécier cette œuvre. Et à vrai dire, je ne sais absolument pas comment j'en suis venu à l'adorer.
La première fois je me suis senti couillonné : j'avais passé deux heures à ne rien comprendre et à me torturer le cerveau en me demandant ce qui se passait, rien n'est cohérent c'est agaçant ! Puis proche de la fin, il m'a fallu 10 secondes pour démêler le tout. oO
C'est hyper frustrant, on se demande ce qui a bien pu pousser Lynch à faire un film comme ça, c'est trop simple pour être ça, puis c'est absurde ! On ressort donc avec une amertume pas possible dans la bouche.
Mais après un peu de réflexion, en laissant murir l'idée, on se rend compte à quel point cette œuvre est géniale.
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C'est tout bonnement incroyable de voir à quel point Lynch a compris le rêve, dans tout ses aspects et toutes ses subtilités. On connait les gens mais ce n'est pas vraiment eux, d'ailleurs nous ne sommes pas vraiment nous non plus, tout s'enchaine sans cohérence mais tout le monde semble trouver ça absolument normal, on arrive à peine à suivre ce qui se passe sur l'instant donc on oublie ce qui s'est passé juste avant, on n'a aucun contrôle et le décors s'émiette au fur et à mesure, et c'est seulement une fois réveillé qu'on se rend compte à quel point c'était n'importe quoi. Toucher avec une telle justesse un domaine aussi abstrait que le rêve ça relève du génie. C'est surement mauvais signe pour ce qui concerne ma santé mentale, mais je vis chaque fois que je rêve le même genre de délire onirique que représente Mulholland Drive.
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Pour cette prouesse et pour m'avoir surpris là où je ne l'attendais pas, c'est à dire une semaine après visionnage, ce film mérite bien sa renommée.