Comment consacrer 1h45 à un génie tel qu'Edvard Munch ? H. M. Dahlsbakker a choisi d'évoquer quatre moments de la vie du peintre : ses 21 ans, ses 30 ans, ses 45 ans et la fin de sa vie. On le voit, que ce soit à Copenhague, Berlin, Oslo ou au bord de la Baltique, conscient à chaque âge de l'originalité de son talent malgré les critiques négatives, mais aussi inquiet, maladroit dans ses relations, dépressif, souffrant, prisonnier de son addiction à l'alcool. En l'absence d'une connaissance de base de la biographie de Munch, il est vraiment très difficile de suivre son parcours, comprendre les épreuves qu'il a subies et établir un lien avec ses oeuvres clefs.
Pour appuyer l'atmosphère terne des épisodes retenus, ce ne sont le plus souvent qu'intérieurs sombres, lumières grises des soirs d'été et scènes d'extérieur sans soleil. Le chapitre de la maturité est quant à lui traité dans un noir et blanc superbement contrasté.
Beaucoup trop d'obscurité en définitive pour évoquer la complexité d'une personnalité riche et profuse. Pour voir quelques tableaux, dans une lumière retrouvée, il faut attendre la fin du film.
L'admirateur du peintre que je suis a regardé Munch sans déplaisir mais a été un peu frustré devant trop de flou et d'obscurités.