Traitant du conflit israélo-palestinien, Munich rentre parfaitement dans le cinéma engagé de Steven Spielberg au côté de La liste de Schindler et s'en rapproche vraiment qualitativement parlant. Monté au début comme un thriller pour rapidement viré à la chasse à l'homme emplit de haine et de barbarie, le film m'a vraiment mis une claque dans la gueule, d'une part pour son côté oppressant où Spielberg n'y va pas de main morte pour montrer une violence réaliste et d'autre part pour la terrible émotion dégagée lors de certaines scènes, notamment à la fin où Avner, le regard hanté, fait l'amour à sa femme.
Avec comme base les attentats aux jeux olympiques que Spielberg distille intelligemment en flash-back, le film nous emmène un peu partout, mélange les climats, multiplie les nombreuses têtes et se dirige petit à petit vers une conclusion... qui ne peut se résoudre en fait au travers d'un dialogue profondément pertinent entre Avner et Ephraim à la toute fin. Après, où est la fiction et où est la réalité ? Je pense que l'importance est minime vu qu'on nous décrit plus une vision que des faits. Derrière une magnifique photographie, une reconstitution de l'époque très travaillée et un prestigieux casting piochant dans tous les pays (mention pour Eric Bana qui fait vraiment forte impression), Munich est un film sensible, fort, adulte et magistral.