“Munich” est un thriller politique qui s’inspire de “l’opération Colère de Dieu”, une opération secrète dirigée par le gouvernement d’Israël visant à assassiner les auteurs de la prise d’otages des Jeux Olympiques de Munich de 1972 où onze athlètes de la délégation israélienne furent tuées par des Palestiniens membres du groupe Septembre noir, déjà célèbre pour l’assassinat du Premier ministre jordanien Wasfi Tall un an plus tôt. Steven Spielberg signe un scénario complexe pour mettre en scène son film de 2h40. Il va sans cesse marcher sur des oeufs pour ne prendre le parti ni des arabes, ni des juifs et fait le choix d’allier les séquences de suspenses avec les longues explications politiques. C’est en s’entourant d’un casting international qu’il pense séduire. Mais Eric Bana, Daniel Craig, Mathieu Kassovitz, Mathieu Amalric ou Ciaran Hinds ne suffisent pas à nous convaincre. A force de jouer sur les deux tableaux et de prôner la paix et la tolérance, le réalisateur rend l’histoire confuse. Esthétiquement, l’image est vieillissante. Les séquences dans les capitales transpirent des clichés que les américains s’en font. Peut-être qu’un second visionnage nous permettrait une meilleure compréhension, mais le film a bien une heure de trop.