Tuer le père
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le 5 mars 2022
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Caméra d'Or du dernier Festival de Cannes, Murina, de la Croate Antoneta Alamat Kusijanovic, se déroule à moitié sur terre, une île paradisiaque de l'Adriatique, et pour l'autre moitié sous la mer, avec un père et une fille qui chassent les murènes au harpon. Cela nous vaut de belles scènes aqueuses, comme une respiration, paradoxalement, car sur la terre ferme, les tensions sont exacerbées et l'atmosphère orageuse, à l'opposé du ciel d'été. Tout le film est dans le contraste entre l'environnement idyllique et le climat familial, avec un père despotique, une mère passive et une fille rebelle qui accueillent un riche invité, qui peut changer leur destin. Le film en dit peu sur le passé des différents protagonistes et il y a plus que des zones d'ombre dans la relation entre l'adolescente et ses géniteurs. C'est volontaire de la part de la réalisatrice qui laisse aux spectateurs le soin d'imaginer d'où vient la frustration de son héroïne, simple désir d'indépendance ou tentative désespérée de s'évader d'une prison dorée. La qualité de l'interprétation est indéniable de même que la fluidité de la mise en scène, très maîtrisée pour un premier long-métrage, mais il y manque un petit quelque chose pour être totalement séduit, y compris dans son dénouement qui laisse ouvertes un certain nombre d'interrogations. Comme le prétendait le titre d'un film oubliable de 2001 : les gens en maillot de bain ne sont pas (forcément) superficiels et ce n'est pas la jeune fille de Murina qui pourra dire l'inverse.
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Créée
le 19 janv. 2022
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