Maestro
Tout comme son nom l'indique, le documentaire de Laurent Bouzereau revient sur la vie et la carrière de John Williams, à travers le prisme de sa collaboration longue de plus de 50 ans avec Steven...
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Tout comme son nom l'indique, le documentaire de Laurent Bouzereau revient sur la vie et la carrière de John Williams, à travers le prisme de sa collaboration longue de plus de 50 ans avec Steven Spielberg.
Au départ, Johnny Williams pensait être un chanteur de Jazz, mais ses collaborations avec le monde du cinéma (il a été le pianiste de Bernard Herrmann ou de Jerry Goldsmith sur certains films des années 1960) vont le pousser à embrasser le septième art, quand bien même il a choisi de créer des musiques essentiellement orchestrales.
Les archives sont très nombreuses, y compris durant sa jeunesse, où il a voulu faire en quelque sorte le métier de son père également musicien, et on note plusieurs points de bascule dans sa carrière ; tout d'abord le choix de raccourcir son prénom (à partir du Violon sur le toit), et surtout la disparition subite de sa première femme à seulement 41 à cause d'une rupture d'anévrisme qui va le laisser anéanti durant quelque temps, le laissant gérer seul ses enfants. On sent une véritable émotion de John Williams à parler de son épouse défunte, mais c'est en quelque sorte sa disparition qui va impulser la deuxième partie de sa carrière. En particulier sa collaboration avec Steven Spielberg, démarrée dès 1973 avec Sugarland Express et qui n'a (quasiment) jamais cessé depuis. D'ailleurs, vu les nombreuses interventions de ce dernier, on sent bien que leur amitié n'est pas feinte.
Il y a un véritable plaisir à entendre quelques-unes de ses compositions iconiques, la façon dont elles ont été composées (celle de Rencontres du troisième type a été faite avec seulement cinq touches de piano), avec démonstration à l'appui, plusieurs de ses collaborateurs (aussi bien George Lucas que J.J.Abrams) sont interviewés, on le voit à de multiples concerts, mais il en ressort en fin de compte une véritable frustration. Bien sûr que son travail pour Spielberg est capital, mais j'aurais aimé par exemple entendre quelques bandes originales moins connues, qui sortent du lot. J'en reviens toujours sur Heartbeeps, qui était la seule fois où il a travaillé avec de la musique électronique, j'aurais aimé savoir pourquoi et comment. Et ainsi de suite, sur sa musique des années 1960, très rapidement évacuée, ou son travail avec Robert Altman qui consiste à parler quelques secondes de Images. Pour parler d'un autre compositeur mythique, Ennio Morricone, dont Guiseppe Tornatore lui avait consacré un documentaire, je le trouvais beaucoup plus ample sur des films moins connus. Alors que là, Laurent Bouzereau reste à la surface. Certes magnifique, mais je pense qu'une mini-série aurait été plus adaptée pour couvrir le plus large spectre possible sur la carrière hors du commun de John Williams.
En l'occurrence, ce documentaire est déjà une très belle approche sur la musique de Williams, mais il y avait sans doute tellement plus à dire...
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le 10 nov. 2024
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