L’année scolaire se termine pour ces cinq sœurs orphelines, dans un village au nord de la Turquie. Ne voulant pas prendre le bus comme chaque jour, elles décident de rentrer à pied en compagnie de camarades de classe. Longeant la mer Noire, Sonay, Selma, Ece, Nur et Lale se jettent à l’eau. Elles chahutent, montes sur les épaules des garçons, se poussent dans l’eau…
Malheureusement, les ragots du village, vont plus vites quelles à rentrer à la maison. Élevées par leur grand-mère et l’oncle Erol, un membre de la famille très à cheval sur le patriarcat, les traditions, la morale et la religion. Les accuse de s’être soi-disant « branlées sur la nuque des garçons », un acte obscène dont « tout le village parle ». À ce moment-là, tout devient une occasion pour mettre plus de barreaux aux fenêtres, d’agrandir encore plus les murs… Cette maison devient alors un lieu pour formater ces jeunes femmes à devenir de parfaites épouses soumises.
Ces cinq soeurs, rêvant de liberté, deviennent les victimes d’une autorité et d’un abus de pouvoir quotidiens. Elles ne cherchent pas à se rebeller, mais simplement à vivres leurs vies sans obligations.
Des mustangs à longues crinières, qui malgré la tristesse qui règne en elles et l’injustice des accusations qui leurs sont faites. Se soutiennent et se défendent grâce à l’amour qu’elles ont les unes pour les autres, sans soucier des conséquences.
Lale, la benjamine, qui depuis son jeune âge est celle qui est la plus débrouillarde et inventive pour échapper aux règles. Ne se laisse pas abattre et dirige la sororie vers l’indépendance. Sans peur aux yeux mais avec les émotions d’une personne qui ne renonce jamais. Elle est le coeur de cette famille, essayant de ramener chaque personne avec elle dans le droit chemin.
Cependant, cette grand-mère effacée de tout pouvoir mais ayant une semblant de décision sans importance à prendre. Reste malgré leurs nombreuses tentatives d’évasion, une personne aimante qui les défend à plusieurs reprises. Comme une bonne fée qui n’a simplement jamais eu le courage de faire comme ces petites filles, prendre la fuite.
Tout comme Erol, l’oncle méprisable et patriarcat… À parfois de délicate attention. Serte rare mais qui je pense fait ressortir sa réelle personnalité, dont lui-même n’a peut-être pas conscience. Seulement, lui aussi pris au piège dans ce cercle vicieux dans lequel il a grandi et a été éduqué. Rempli d’autorité, de principe pour ne pas passer au ridicule devant les autres, qui semble être leurs seules préoccupations.
Mustang est un très bon film récompensé de nombreuses fois à travers le monde, notamment pour sa soundtrack signée Warren Ellis. Réalisé par Deniz Gamze Ergüven, qui dénonce une culture des arrières pays beaucoup trop conservatrice avec un énorme décalage par rapport au grande ville et à l’ère du temps.