Mutants par Cédric Le Men
Martyrs, Frontière(s), Sheitan, Haute Tension, Maléfique... Tous ces films, qui viennent occuper chaque année la programmation de vos salles préférées, ont, selon les diverses revues spécialisées dans le cinéma dit « de genre », « révolutionné le cinéma » et relancé, d'une façon générale, l'engouement du public pour un vrai cinéma de genre, dénué de toute considération métaphysique apparente. Pourtant, chacun de ces films démontre par a + b l'incapacité des réalisateurs français de se débarrasser du lourd fardeau qu'ils trainent depuis la Nouvelle Vague : un cinéma nombriliste, qui s'écoute un peu trop penser et se plaît à s'étendre dans des considérations intellectualistes. Un héritage qui pèse de tout son poids sur un cinéma qu'à l'instar de la production de genre hollywoodien, ou, bien meilleur encore et plus proche, espagnol, nous aimerions plus viscéral, plus instinctif.