Un casting formidable. Une histoire fantastique.
Ah... Quel plaisir de voir autant d'excellents acteurs réunis dans cet excellent film de genre ! Enfin une Hélèneu de Fougerolleu qui fait des merveilleu aveceu son texteu ! Quel plaisir de voir des seconds rôles aussi intéressants et indispensables, mais surtout, quel joie d'avoir pu me délecter de cette aventure si originale et si brillamment mise en scène.
Non. Je déconne.
L'histoire est un prétexte, certes, mais complètement ratée au demeurant, la faute sans doute à un manque de sérieux dans son écriture ou à un véritable manque de talent. La réalisation oscille entre inventive et bancale avant de virer définitivement dans le mauvais. Et pour finir les acteurs jouent comme des savates, avec une mention spéciale pour Nicolas Briançon absolument impossible à prendre au sérieux en Bad Guy de la muerte, et une nomination à jamais sans concurrence catégorie "espoirs improbables des rôles réussi" pour Hélène de Fougerolles.
ATTENTION: SPOILERS. (Mais ça vaut peut être mieux pour vous)
Dès le départ, et je précise malgré quelques cadrages et mises en ambiances très réussis, (là je ne plaisante pas) David Morlet vous prend totalement au dépourvu avec des séquences totalement impensables si on veut prendre le film au sérieux.
De manière générale, donc, certains cadrages sont vraiment sympas. Au grand angle et en plan serré, avec des jeux de flous bien pensés, ou encore en jouant habilement entre ombre et lumière; David Morlet réussi à planter un cadre anxiogène et une ambiance bien flippante. La musique y joue d'ailleurs un rôle intéressant, contrastant par sa sobriété et son efficacité avec le résultat final: placée intelligemment pendant les séquences d'action ou les pics narratifs, elle contribue bel à bien à construire un socle solide quand on prend du recul.
Mais tout est systématiquement saccagé par des dialogues minables et des tirades d'acteurs que j'ai rarement appréciées comme aussi mauvaises. Par ailleurs l'histoire en plus d'être ridicule, est jalonnée d'imprécisions grotesques ou de plans au-delà du bâclé.
Par exemple dans la séquence d'introduction, où on voit une jeune femme se liquéfier littéralement sur le pare-chocs de l'ambulance lorsqu'elle se fait percuter. La séquence, imprévue et rythmée, aurait pu fonctionner si on n'avait pas vu une misérable gerbe de sang gicler sur le pare-brise avant de laisser filer l'ambulance comme si de rien n'était. Le plan final misérable donne un contraste beaucoup trop saillant pour donner une impression de sérieux, avec le même résultat qu'un film d'ados filmé au VHS lors d'une soirée trop arrosée. On filme avec une idée floue et les moyens du bord, ce qui promet un lendemain de cuite est difficile. L'histoire continue avec une série de dialogues sérieux et une ambiance tendue à l'intérieur du véhicule, accentuant encore le contraste. Cette séquence est clairement de trop, et ça laisse une impression étrange, entre le décalé et le burlesque, car l'effet comique est indéniable. Et tout le reste est un peu à cette image, gavé de bonnes intentions mais d'un amateurisme hallucinant. Mais je ne le savais pas encore...
Comme il s'agissait d'une intro, j'ai opté pour une touche d'humour trash à la Dead Snow et j'ai donc rigolé en conséquence; par contre j'ai vite déchanté quand j'ai compris (cinq minutes plus tard) que le film se prenait au sérieux.
J'étaye:
Notre chère Hélène se fait pourchasser un peu plus tard par son Jules fraîchement contaminé (ce point est important) dans une course poursuite effrénée (comme il se doit) à travers le complexe (hospitalier ?), qui se solde par une barricade en règle dans une chambre froide en théorie imprenable... Avant d'ouvrir comme si de rien n'était parce que Monsieur (contaminé je vous dit) lui fait ses plus plates excuses en pleurant... Précisons que nos petits contaminés ressemblent à ceux de 28 jours plus tard, nerveux et braillants, baveux et pleins de sang. Hostiles quoi. Sans retour possible...
Mais pas ici. Apparemment nos "contaminés" ne le sont pas vraiment tout de suite, ou peut être un peu mais trop, sur un malentendu ça pourrait marcher.
Et le problème de fond est bien là. Si on fait abstraction du jeu cataclysmique des acteurs et du scénario en carton pâte, il y a bien un petit quelque chose de réussi, mais ça n'est pas fait exprès.
Les gaffes et les imprécisions s'accumuleront comme des cafards jusque dans les scènes d'action et les pics narratifs, rendant le tout complètement ridicule et invraisemblable.
Dans la dernière partie par exemple, le cadrage que j'avais apprécié pour ses plans réussis et ses ambiances bien trouvées laisse sa place à cette gangrène de shaking cam... Évidemment la lisibilité des scènes en prend un coup, et l'édifice déjà branlant s'écroule définitivement. Mais c'est d'autant plus incompréhensible que les effets spéciaux étaient réussis ! Ils étaient vraiment cool ces zombies ! C'est le monde à l'envers...
Au final, c'est la montagne qui accouche d'une souris, et on a un beau raté, bien caricatural et stéréotypé comme la pire des purge Hollywoodienne, les acteurs de seconde zone Française en prime. Classe.