Après la dégringolade progressive depuis Moon jusqu'au catastrophique Warcraft, Duncan Jones remonte un peu la pente avec ce Mute.
Disons que l'univers n'est pas fondamentalement déplaisant même si on ne sait pas grand chose sur lui et que j'aurais en aimé savoir un peu plus sur le futur, des choses qu'on nous aurait laissé entre-apercevoir afin de donner un peu plus de corps au film. Mais très honnêtement un univers cyberpunk on ne va pas cracher dessus, surtout qu'il s'intègre plutôt bien à la ville actuelle afin de ne pas paraître déconnecté de toute réalité. Le choix de faire se dérouler le film en Allemagne change également un peu de tous les films de SF qui se passent en Amérique, donc c'est toujours ça de pris, surtout que ça apporte un peu de diversité linguistique, même si quasiment tout le monde parle anglais.
Par contre, ce que j'ai vraiment bien aimé c'est la manière avec laquelle Alexander Skarsgård, le héros du film, se retrouve petit à petit dépossédé du film jusqu'à devenir une sorte de second rôle de croque-mitaine inarrêtable et terrifiant pour les autres personnages, notamment Paul Rudd qui prend petit à petit le devant de la scène. Ce n'est d'ailleurs pas plus mal parce que son personnage est vraiment fou et ça fait plaisir à voir. En fait, on a beaucoup de personnages vraiment hors norme dans le film et ça donne un petit cachet supplémentaire au film.
Malheureusement, la fin est longue et ennuyante, on aurait clairement pu couper le dernier quart d'heure pour que la fin soit différente et qu'on termine sur quelque chose beaucoup plus en demi-teinte et marquant. Là c'est juste une fin banale d'un film banal.
Le reste du film n'est pas non plus exempt de défauts, c'est assez redondant et ça manque peut-être de rythme, soit d'être plus pêchu, soit d'être plus agressif et incisif, là on est un peu dans un entre deux qui personnellement ne me convainc pas forcément.
On va dire que ça se laisse donc regarder, mais que ça sera malheureusement assez vite oublié.