L'affiche et les premières images du film avertissent, ce n'est pas une ballade de santé, l'homme enseveli sous le plâtre n'est autre que le terme de l'histoire, ce qui attend le héros.
My Joy raconte la traversée d'un camionneur à travers les paysages déserts de la Russie profonde, un parcours dont la destination est "nulle part" ou plutôt l'Enfer. La longue et lente progression du héros, au gré de ses différents rencontres, toutes de plus en plus étranges et ignobles, fait de ce film une véritable descente aux enfer, étouffant le spectateur, le laissant figé et fatigué, comme si c'était lui qui se faisait recouvrir de plâtre petit à petit.
Si le film n'est pas de tout repos, la mise en scène de Sergeï Loznitsa vaut le coup d'oeil. C'est lent mais extrêmement maîtrisé, il arrive parfaitement à filmer l'égarement, physique et psychologique, voire l’égarement complet. Le personnage principal n'est que le reflet du spectateur, perdu au milieu de cet objet filmique déroutant.
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