"With speech therapy, I could teach you how to say 'fuck off' more clearly."
Jim Sheridan a fait plusieurs bons choix en portant à l'écran la vie de son compatriote Christy Brown, peintre et poète atteint de paralysie cérébrale.
D'abord c'est très bien écrit, tour à tour poignant et cocasse, toujours sobre. En plus, des Irlandais qui parlent, c'est déjà un petit festival en soi.
Ensuite, et Oscar ne s'y est pas trompé, c'est très bien interprété. Day-Lewis, qui comme à son habitude a tenu à s'immerger complètement dans son rôle (au point de s'être bousillé le dos à force de vouloir rester dans sa chaise roulante), livre une prestation impressionnante et Brenda Fricker, qui joue sa mère, est excellente. Il y a de très beaux regards dans ce film, notamment entre ces deux-là.
Enfin, le réalisateur évite l'écueil pourtant volumineux et quasiment inhérent au sujet; il réussit à ne jamais tomber dans du pathos facile et stérile malgré un fort potentiel larmoyant.
Un petit mot sur la réalisation. Budget modeste, mise en scène dépouillée, neutre, quasi documentaire, avec un joli petit air de musique qui revient de temps en temps.
En ressort un biopic touchant, simple, intimiste, et, j'ai trouvé, infiniment tendre.
Bien sûr que c'est un hymne à la persévérance, mais pour moi c'est avant tout un film sur le besoin d'amour, et un des plus beaux sur la relation mère-enfant.