Sur le papier ce film n’était pas pour moi, mais je dois dire que même si je me suis particulièrement ennuyé, je reconnais que la production fait preuve d’une étonnante ambition franchement louable.
De toute évidence, il s’agit d’un nouvel arc narratif qui s’inscrit après les événements racontés dans les précédentes productions, qui je n’ai pas vu, mais ce n’est pas un problème, le film se suffit à lui-même. L’histoire s’articule autour du choc des mensonges, trois peuples vivant avec la certitude que les autres leur veulent du mal. Cela se traduit par la rencontre de protagonistes issues de chacun de ses peuples différents (mais pas tellement), les Poulains Terrestres, les Licornes et les Pégases (je crois). Tout ce petit monde doit apprendre à devenir ami.
L’animation est vraiment le point fort du film, avec de jolies rondeurs bien confortables, une explosion de couleurs, des textures réussies, en d’autres mots, un résultat qui devrait beaucoup plaire aux enfants. L’histoire n’est pas si absurde que cela, et se laisse apprécier, même par les adultes les plus réceptifs (je reconnais qu’en ce qui me concerne, 1h30 c’était un peu trop pour moi). L’ambiance musicale du film est entrainante, sans véritablement s’illustrer.
Dans un premier temps, le contexte est un peu étrange, jamais crédible, les plus terre à terre relèveront quelques détails complètement absurdes, comme le fait que les poulains puissent tenir des crayons dans leurs pattes, alors qu’ils n’ont pas de doigts, mais des sabots, le fait qu’ils aient des maisons tout équipées de meubles, cuisine, etc., mais que là encore, tout cela parait très peu pratique pour les actions du quotidien, bref, on a du mal à imaginer ces poulains vivre comme des humains, et il aurait été plus judicieux de les foutre dans une prairie juste pour l’aspect réaliste du film. Alors, bien sûr, on va me dire que c’est un film pour les enfants… mais enfin, je crois avoir gardé mon âme d’enfant, et j’estime que les enfants ne sont pas idiots, et que le film aurait mérité un univers et un cadre plus approprié. Pour prendre un exemple parlant, dans Pierre Lapin, les animaux sont personnifiés, mais vivent tout de même dans des terriers, certes meublés, mais en respect partiel avec les lois élémentaires de la logique. En tout cas le résultat fait illusion. Pas comme ici où la définition de l'univers est seulement pratique, mais jamais crédible.
Finalement, le film est plutôt bon. Si on le visionne avec notre âme d’enfant, on pourrait même passer un bon moment. Mais le résultat reste toutefois très conventionnel pour que l’œuvre puisse se distinguer de la masse.
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