Vive la comédie qui tache (le genre qui réagit au luminol) et vive le cinéma!
Bon, faut prévenir tout de suite les âmes sensibles et les pudibonds de bon ton en tous genres, on est dans le gras, le lourd, le bon humour premier degré pipi-caca (de préférence à faire sur le dos de son aimée) et qu'est-ce que c'est bon! Ici, pas de fil directeur si ce n'est un Dennis Quaid névrosé qui a du sucer un vigile pour venir présenter le projet de film dont il est question. L’œuvre (l'Histoire décidera plus tard de le requalifier en chef d'œuvre je parie) est un film à sketchs, impulsée par un des frères Farelly (Mary à tout prix) ce qui donnait dès le départ un cachet de comédie authentique.
Qui dit films à sketchs, dirait automatiquement segments inégaux... normalement! Dans le mauvais goût, les différents réalisateurs réussissent à donner une cohérence à l'ensemble, pris semblerait-il dans une surenchère des différentes scènes. Vulgaire et crade (dans les moments les plus doux), le film enfonce la porte de derrière (et sans avoir frappé au préalable) des bonnes mœurs américaines et livre des dialogues mémorables et des gags visuels fleurant bon le National Lampoon de la belle époque : inceste, racisme, misogynie, coprophilie brefs toutes ces valeurs qui unissent un peuple dans un socle du bien vivre ensemble...
Là où le film diffère des teen movies de ces dernières années, c'est son casting 5 étoiles (Halle Berry qui fait du guacamole avec ses seins, Chloé Moretz en fontaine à sang menstruel, Hugh Jackman et son goitre testiculaire, Gerard Bulter en leprechaun vindicatif obsédé par les burnes...) et ce n'est qu'une partie de la distribution. Au fur et à mesure du visionnage, on hésite à savoir si toutes ces stars ont été prises en otages ou bien droguées pour participer ce qui donne un relief génial à cette recherche jusqu'au boutiste du contre-emploi.
Outre les sketchs à proprement parler (même s'il n'y a rien de propre dans ce film), il y a les fausses pub et spots qui restent dans le même tempo et qui renforcent l'aspect anthologique que l'on pouvait retrouver chez les Nuls chez nous par exemple).
Loin d'être une comédie basique, My movie project est une œuvre à part, un délire barré, parenthèse enchantée dans le monde hollywoodien où tous les excès sont permis et même encouragés ! Et pour toutes les personnes aimant le 7eme art, les films auteurisant ou tout simplement pour toutes les midinettes séminalement dégoulinantes devant les Josh Duhamel, Gerard Butler,Hugh Jackman et dans une moindre mesure Richard Gere (ca s'assèche avec l'âge), je leur dit : pas de chance, c'est aussi ça le cinéma!