Deux soeurs, leur mère et un employé sont assiégés par 200 mercenaires payés par leur oncle qui veut récupérer les terres familiales. Cette histoire vraie, devenue légendaire au Pakistan, est un western alternatif où l'on échange des balles tirées un peu n'importe comment et filmé parfois comme chez Sergio Leone, avec des ralentis et un certaine inclinaison pour l'esthétisme. Mais ce n'est pas le plus important : la situation est expliquée à l'aide de très nombreux flashbacks dans lesquels on découvre comment le frère et le père des deux héroïnes principales sont morts. Ce premier film d'un anglo-pakistanais né à Bradford oblige le spectateur occidental à oublier ses habitudes devant une narration et une interprétation qui, autrement, paraîtraient bien naïves. Mais cela reste un portrait édifiant du Pakistan rural, où la loi du plus fort prévaut; où les conflits se règlent à coups de fusils, où la corruption est endémique et où les enfants de sexe féminin sont parfois tués à la naissance, Et sans condescendance aucune, on peut regarder le film et apprécier le suspense et le discours féministe de ce long-métrage qui a représenté la Grande-Bretagne aux Oscars du film étranger car entièrement parlé en ourdou, langue officielle du Pakistan.