Tout le monde veut tomber sur une folle
Un jeune homme recueille une jeune fille complètement ivre dans le métro. Ils se revoient et ils tombent amoureux. Mais il ne tarde pas à découvrir que cette fille est quelque peu spéciale et assez dérangée...
My Sassy Girl
Sous ce synopsis se cache l'un des plus gros succès coréen de l'année 2001. C'est l'histoire d'un jeune étudiant de 25 ans qui va se faire malmener par la jeune fille insolente (la sassy girl en anglais), qui a un caractère à tendance autoritaire. On est donc face à une comédie romantique où le hasard du destin les font rencontrer et vivre les 400 coups : la fille étant celle qui tient la baguette, le garçon qui l'aide malgré lui (vu que la fille est du genre à picoler, il se retrouve souvent à la conduire complètement ivre dans un motel vu qu'il ne peut ni la ramener chez ses parents, ni chez les siens). Durant le début du film, le garçon va sentir une souffrance en elle, et qu'il se sent la mission de lui enlever cette souffrance pour lui redonner le gout à la vie. Bien entendu, la fille ne montre jamais cette partie d'elle, la dissimulant sous cet air autoritaire et dominatrice, sa faiblesse n'apparaissant que lors de très brefs instants. Et c'est ainsi que durant la majorité du film, le garçon va se plier aux exigences de la fille, les plus extravagantes qu'il soit et ainsi offrir aux spectateurs un défilement de gag assez cocasses comme la fois ou il se retrouve malgré eux pris en otage dans une fête foraine la nuit, par un soldat déserteur et que l'armée débarque en force pour l'arrêter. Mais c'est vers les 2/3 du film que l'histoire prend une tout autre dimension, lorsque le garçon aura semble-il apaiser la souffrance de la jeune fille, et qu'il va découvrir une autre facette de leur relation....
Je ne suis pas un spécialiste des comédies mélodramatiques coréennes (à part le film Sex is zero, qui est plutot du genre American Pie avec une touche de melo, je suis complètement novice en la matière), mais je dois reconnaître que ce film est vraiment rafraichissant dans la manière de raconter l'histoire d'un garçon et d'une fille, nous sommes à l'opposé de la réalisation plan plan du genre, le réalisateur n'hésite pas utilisé quelques plans séquence, avec une touche de narration alterné (enfin je maîtrise pas trop la technique mais c'est une narration à la Pulp Fiction), et surtout le scénario est vraiment bien ficelé, lorsqu'on connaît la conclusion du film, on constate qu'il y a beaucoup de détail évoqué au début du film qui prennent un sens beaucoup plus important, rien n'est laissé au hasard, ce n'est pas la simple rencontre entre 2 personnes, leur histoire est englobé dans une trame ou le destin semble y jouer son rôle. Dans une émission récente, Takeshi Kitano avait tenté d'expliquer le boom récent du cinéma coréen par sa pureté, il considérait que le cinéma sud-coréen n'était pas gangréneé par le cynisme, la dérision, la débilité, la superficialité des thèmes abordés par le cinéma américain, et revenait vraiment à la source du cinéma c'est à dire faire ressentir aux spectateurs des sentiments forts, simple et vrai...C'est l'authenticité des sujets traités qui fait sa caractéristique et avec My Sassy Girl, c'est exactement ça, les thèmes sont tellement abordés par la naiveté du premier degré que ça nous change complètement des situations totalement too much du cinéma habituel. Il faut voir la scène ou le héros va offrir une rose à son élue pour comprendre que le réalisateur sait vraiment parler aux cœurs de l'homme (et là je clame haut et for que la mélodie du Canon de Pachelbel est le thème le plus romantique du monde !!!). C'est ce qui fait la force du film, sa capacité à nous faire ressentir des émotions simples mais qui manque tellement à notre sinistre quotidien que c'est un vrai bol d'air frais de bonheur absolu!
Le film n'est pas dénué de défaut, il possède un certain problème de rythme (une comédie romantique de 2h17, c'est pas courant mais il faut bien ça pour nous offrir une histoire aussi dense), mais la beauté intérieure et la sincérité des personnages sont tellement bien exposé qu'on est tout simplement scotché à l'histoire. Alors ce déluge de bons sentiments peut faire raler les plus cyniques des spectateurs occidentaux, mais le cinéma coréen est vraiment à l'opposé du cul entre deux chaises, si l'histoire doit finir d'une belle manière, alors on y va franco, il n'y a aucune retenue, si un film doit mal finir, alors la fin sera vraiment horrible, voilà peut-être la qualité de cette figure montante, l'absence de retenu et de concession!