Découvert il y a peu au Festival d'Arras, ce premier film suédois est agréable et surtout très prometteur.
Le scénario commence par décrire le quotidien d'une jeune fille un peu boulotte, et s'attarde sur les relations qu'elle entretient avec sa grande soeur, qu'elle admire beaucoup. On ne tarde pas à comprendre que cette dernière souffre d'anorexie.
Que va faire Stella, 12 ans ? Prévenir ses parents et trahir sa soeur ? Ou se taire au risque de la mettre en danger ?
Si la trame du film n'est pas follement originale, et même parfois un peu grossière, la réalisation et le point de vue sont remarquables. On suit en effet toute l'action à travers les yeux de Stella, comme dans le très beau Tomboy, les adultes restant en grande partie hors champ.
Malgré ses quelques maladresses (quelques effets téléphonés et des péripéties peu crédibles), le film brille par le talent de sa réalisatrice. Cadre légèrement flottant, effets de flou, lumière solaire : elle met parfaitement en valeur la prestation exceptionnelle de la jeune actrice, mélange d'enfance résiduelle et de résolution adulte.
My skinny sister montre également très bien le désarroi parental face à l'anorexie. Il sait aussi être surprenant et saisissant, par exemple quand Stella parle du prof de patin ("c'est pas un pédophile !") ou en la montrant comme aucunement complexée par son corps (contre le penchant naturel du spectateur).
Un joli film et une nouvelle réalisatrice à suivre impérativement !