Parallèlement à l'approche "western" qui a été soulignée plusieurs fois et à juste titre, il est intéressant d'aborder My Sweet Pepper Land sous l'angle de la musique.
Les personnages principaux, Govend et Baran, se distinguent tous les deux par leur amour des mélodies. Cela se traduit pour elle par ces parenthèses durant lesquelles elle s'isole pour jouer de cet instrument de musique singulier, le hang, qui est le seul bagage auquel elle attache de l'importance (elle le porte sur son dos comme une tortue sa carapace et se console de ses coups de blues en sa compagnie). Quant à Baran, c'est un inconditionnel de la pop américaine, confiant même qu'il a un faible pour les chansons d'Elvis Presley. Lorsqu'il quitte Bagdad, c'est la musique qu'il écoute sur son autoradio.
Au moment le plus intime de leur rapprochement, la musique joue le rôle d'un trait d'union déterminant. "Aimes-tu la musique, Baran ?" demande Govend. "Oui", répond-il en entamant du bout des lèvres une chanson traditionnelle. Une étreinte charnelle s'ensuit, au diapason de leur personnalité, douce, harmonieuse.
A noter que le lieu où ils se voient pour la première fois est cette auberge qui donne son titre au film "My Sweet Pepper Land" et que précisément Pepperland dans l'univers des Beatles est cet endroit d'où les musiciens ont été chassés par les méchants suceurs de couleurs. De là à y voir une ressemblance avec nos deux amoureux faisant face aux "barbares" qui veulent imposer leur loi, il n'y a qu'un pas.
Un très beau film sur la liberté, celle de vivre ou d'aimer à son gré ("cela ne vous regarde pas" répète Baran au chef de bande) aussi réussi visuellement que musicalement.
https://www.youtube.com/watch?v=xVEszje9wtY
Personnages/interprétation : 9/10
Scénario/histoire : 8.10
Réalisation/Mise en scène : 8/10
8.5/10 <3