J'ai adoré le spectacle lorsque j'y étais, d'autant plus que je l'attendais depuis une année supplémentaire. Je faisais parti du public reporté à l'année suivante à cause de l'annulation due aux émeutes (dont je ne me souviens plus exactement de la raison).
Concernant la captation vidéo, je dois avouer que je commence à me lasser du travail de François Hanss. Bien qu'il soit talentueux, sa réalisation commence à montrer des signes d'usure avec des habitudes un peu datées, comme les ralentis, qui sont rares mais qui ne sont plus dans l'air du temps.
La scénographie, comme toujours, est exceptionnelle, avec une Mylène tout en ombre et en lumière, absolument magnifique. Cependant, je n'ai pas grand-chose à dire sur le contenu de ce spectacle, qui, à vrai dire, ne surprend pas. En synthèse, c'est le même modèle que le précédent, mais avec une approche visuelle gothique remplaçant la dimension science-fiction exploitée auparavant. La machinerie, la scénographie, l'enchaînement des tableaux et même la setlist ressemblent trop aux shows passés. Il n'y a pas de véritables surprises dans les chansons ou les invités. Certes, le groupe Aaron partage une chanson avec Mylène, mais tout le monde s'y attendait, puisque Rayon Vert est un titre phare de l'album mis à l'honneur. Lors de ma date, nous avons eu la chance d'avoir Seal sur Les Mots, une chanson qui n'a pas été captée. Dans le film du concert, c'est L'Autre qui est proposée. Je l'adore, mais là encore, ce n'est pas une nouveauté.
Mylène est mon idole, et bien que j'apprécie ses grands classiques, il est vrai que pour les passionnés, entendre toujours les mêmes chansons lors de ses rares concerts peut être frustrant. Les derniers albums regorgent de merveilles. L'Emprise est bien représenté avec cinq titres, mais une représentation plus large des albums récents aurait été bienvenue, surtout ceux qui ont été peu joués en concert. Pourquoi pas un titre inédit ? Lors de ses premiers spectacles, Mylène offrait souvent une chanson rare ou nouvelle, et cela manque ici. Je sais que Dégénération est un incontournable, mais l'utiliser comme clou du spectacle à chaque fois lui fait perdre de son impact. Un peu plus de variation serait appréciée par le public. Par exemple, finir sur un autre hymne comme Sans Contrefaçon, Libertine, Oui mais Non ou C'est une belle journée, et déplacer Dégénération en ouverture, changerait un peu la donne (alors oui, je sais bien que la chanson finale est Rallumer les étoiles, mais les vrais comprendront ce que je veux dire). D'autres schémas de setlist pourraient parfaitement fonctionner. Construire tous les concerts sur le même modèle devient lassant, notamment la séquence émotion au milieu du show. Cette idée lumineuse à l'origine est maintenant redondante. Ce passage pourrait être scindé en deux, avec, pourquoi pas, un final dramatique et une sortie émouvante, comme à l'époque.
En termes de visuel, je n'ai pas retenu d'éléments vraiment marquants dans ce show. Certes, il y a le corbeau, les épouvantails et cette sorte de détraqueur, mais dans les autres spectacles, nous avions des éléments vraiment saisissants comme le rideau d'eau, l'énorme Bouddha ou les robots danseurs, des trucs de dingue avec un effet "waouh" qui manque ici.
Cela étant dit, le spectacle reste exceptionnel. Je compare ici un chef-d'œuvre scénique à d'autres chef-d'œuvres. Je n'avais pas de grandes attentes et j'avais réussi à éviter la plupart des spoilers sur ce concert, mais malgré cela, je n'ai pas été surpris (hormis l'apparition de Seal, absente de la captation). Mais en définitive, le spectacle m'a quand même transporté. Je me suis vraiment amusé, et le film demeure honorable. Par rapport aux artistes, Mylène reste la queen sur scène.
Ce serait tellement bien que, dans le futur, elle change un peu sa routine, fasse appel à un autre réalisateur pour le film et imagine la conception du show avec un regard nouveau. Une nouvelle formule plus surprenante serait une excellente manière de renouveler l'expérience et de surprendre son public.