A peine Le Loup et le lion sort de l'affiche, qu'il se fait remplacer par Mystère (le loup, sans le lion) et qu'en bande-annonce du film, on tombe sur King (le lion, sans le loup)... C'est quoi, le délire, au juste en ce moment avec ces deux animaux ? Certainement une coïncidence de calendrier, mais voir ces trois films sortir quasiment en même temps peut nous donner l'impression de voir triple (inutile de changer ses lunettes, donc). Cet effet de déjà-vu entache Mystère, qui n'avait de toute façon pas grand intérêt, étant un film tellement court (1h24 génériques compris) qu'il survole à mille pieds son sujet (on entend les revendications des chasseurs...et ? Rien d'autres à dire que : faut déplacer les loups ou les tuer ? Sérieusement ?) et possède un montage coupé au hachoir qui réduit les scènes dramatiques au silence (on installe une pseudo-scène triste, pour la désamorcer immédiatement, et enchaîner sur une happy-end niaise...). Quand à la fin,
on sait bien que la petite fille ne pourra pas garder l'animal, et qu'il vaut mieux le laisser dans une réserve
, mais on aurait justement préféré un discours final qui montre que les réserves ne vont pas de soi : non, ce n'est pas normal de déplacer des espèces en fonction de l'Homme, et on aurait aimé que Mystère s'engage un peu plus en nous le disant franchement. Tout est trop facile, lisse, sans réel enjeu dans ce Mystère, du fait de sa trop courte durée qui minimise son scénario autour de quelques bribes de vie du loup noyées sous le drame narratif du père (veuf en reconstruction, dont la petite fille refuse de parler depuis le décès de sa mère). Et on restera éternellement perplexes devant le paradoxe de ce genre de films qui font la morale sur le fait de ne pas prendre les animaux sauvages pour des toutous domestiques, mais le font eux-mêmes pour les besoins du film. Les enfants seront contents de voir la bébête à poils grandir au fur et à mesure, et le message reste toujours agréable sur le laisser-vivre animal, si seulement le film avait eu plus d'ambition narrative, plus de force d'engagement (ne pas montrer les réserves comme la réponse à tout, allant de soi...), et un montage plus respectueux des scènes à émotions. L'intention était bonne.