Été 1970 à Saint Tropez, un mystérieux corbeau adresse des lettres de menace à l’épouse d’un milliardaire. En échappant de peu à une tentative de meurtre déguisée en accident de la route, ils décident de faire jouer leurs contacts et notamment un certain Jacques Chirac. Ce dernier fait dépêcher via le Quai des Orfèvres, un de leurs agents pour tenter d’élucider le mystère. Sauf que manque de chance, en plein mois d’août, tous les inspecteurs sont en vacances, il ne reste plus que le commissaire Boulin, ventripotent, gaffeur & incompétent.
Avec un scénario rédigé (entre-autres) par Jean-Marie Poiré & Christian Clavier, il y avait la possibilité reconnaissons-le, de se fendre la poire. En effet, le premier a dirigé le second dans bon nombre de comédies désopilantes, notamment L'Opération corned-beef (1991), Les Visiteurs (1993) ou encore Les Anges gardiens (1995). Avec un tel pédigré, on était en mesure de s’attendre à une bonne partie de rigolade, surtout que le casting est loin d’être désagréable.
L’ennui… c’est qu’il n’en sera absolument rien puisqu’à la réalisation, on retrouve le tâcheron Nicolas Benamou dont la filmo enchaîne les comédies grand public toutes plus fades les unes que les autres, aussi bien De l'huile sur le feu (2011) que des cartons au box-office tels que Babysitting 1 & 2 (2013/2015) ou la dernière en date et passée inaperçue en salle : À fond (2016).
Mystère à Saint-Tropez (2021) montre rapidement ses faiblesses en se complaisant à n’être qu’un mauvais vaudeville, une version gênante de Mort sur le Nil, dénuée de talent et portée par des dialogues tous plus navrants les uns que les autres. Ce qui est alarmant, c’est de constater dès les cinq premières minutes du film, son absence totale d’intérêt, plombé tout au long par une accumulation indigeste de blagues vaseuses digne d’une comédie pour préados. Les running-gag s’enchaînent sans réel conviction (la pseudo blague sur le nom du commissaire que personne ne parvient à retenir), mais la palme revient à Christian Clavier engoncé dans son costume de Boulin gaffeur invétéré (entre l’huile de vidange, le vomit, l’huile d’olive et j’en passe…).
Des personnages caricaturés à outrance en passant par la banalité aberrante des dialogues, on peine réellement à comprendre un tel naufrage estival, d’autant plus qu’aux côtés de Poiré & Clavier, on retrouve aussi Jean-François Halin en tant que co-scénariste, à qui l’on doit tout de même (excusez du peu) les deux OSS 117 (2006/2008) d'Hazanavicius. Il ne faudra pas non plus s’attendre à des miracles de la part de Benamou, la réalisation peu inspirée et les décors (!) n’aident en rien à sauver le film du naufrage. On imagine aisément que les ¾ du budget sont partis dans le cachet des acteurs et c’est fort regrettable. Peut-être aurait-on pu éviter les gros problèmes de raccord entre le tournage dans le Sud et celui en studio avec des décors et un éclairage foirés.
Affligeant & consternant du début à la fin, les acteurs de premier rang cabotinent quand ceux du second plan surjouent entre les accents forcés et des accoutrements qui laissent perplexe. Entre le comique de répétition, la paresse au niveau de l’écriture et les interprétations catastrophiques, on peine à comprendre comment de nos jours, ils peuvent encore se permettre de nous sortir ce genre de daube.
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