Les préceptrices se succèdent chez l'étonnante Mrs St. Maugham, épuisées par sa petite fille Laurel, tyrannique et capricieuse. Jusqu'au jour où une certaine Madame Madrigal se présente au manoir. Dès lors, le quotidien des habitants va changer. Et les secrets profondément enfouis de chacun vont bientôt refaire surface.
Mystère sur la falaise (The Chalk Garden) est un film américano-britannique réalisé par Ronald Neame, sorti en 1964.
Mystère sur la falaise appartient à la catégorie des mélodrames mystérieux très en vogue dans les années 50-60. Dans son déroulement, le film a quelque chose d'Hitchcockien, dû à la présence mystérieuse de Deborah Kerr ainsi qu'à ses secrets.
Le film raconte avant tout un combat, celui d'une adolescente blessée et diabolique contre une femme mystérieuse, distante parfois narquoise, au lourd secret. Toutes deux se livrent une lutte impitoyable derrière leur "armure". Laurel refuse de rejoindre sa mère après que son père soit mort de maladie et de désespoir parce qu'elle l'avait quittée. Encouragée par une grand mère égoiste (Edith Evans) qui veut la garder auprès d'elle, elle rejette toute idée de quitter le domaine et n'a qu'une idée en tête, se débarrasser de sa nouvelle préceptrice. Hayley Mills est "bluffante" dans le rôle de cette adolescente cruelle et mythomane, aux répliques crues et à l'imagination fertile. Deborah Kerr interprète avec le brio qu'on lui connait Madame Madrigal, une femme surgie de nulle part, meurtrie et très digne, en dépit d'une enfance dramatique. Comme soutien, elle ne peut compter que sur "l'homme à tout faire" bienveillant du domaine, Maitland (John Mills). Craignant de voir Laurel prendre le même chemin qu'elle, Madrigal finit pourtant par baisser la garde et une grande partie de son passé est révélé au grand jour. Deborah Kerr excelle dans ce type de composition presque sacrificiel où le personnage est soumis à un tumulte intérieur et à un passé douloureux.
La mise en scène de Ronald Name est superbe, les dialogues ciselés. Le film frappe la rétine par ses couleurs chatoyantes contrastant avec la psychologie tourmentée et sombre de ses personnages.
Le voile de la noirceur se dissipe enfin à l'issue du film même si le secret de Madame Madrigal demeurera bien gardé...
Ma note: 7/10