Radu Jude est selon moi l'un des cinéastes contemporains les plus stimulants. Car il n'y a pas que les titres de ses ses films qui soient tout un programme. En effet après les formidables "Peu m'importe si l'histoire nous considère comme des barbares" et "Bad Luck Banging or Loony Porn" il continue à honorer la tradition du cinéma roumain politique et rentre-dedans tout en lui donnant une ampleur stylistique folle.
Si on vous dit deux films en un, celui de Radu et un vieux truc roumain sorti des archives, l'Ukraine, Angela ou son avatar Bobita, du noir et blanc et de la couleur, des croix, la sécurité au travail, Nina Hoss, le tournage d'un film d'entreprise, des handicapés qui participent à un jeu, une voiture, Goethe et Surya Bonaly, vous allez répondre : « C'est quoi ce bordel ? ».
Alors oui c'est totalement foutraque, mais au service d'un propos extrêmement complexe et finalement très structuré.
J'ai beaucoup pensé à l'affreux "Sans filtre" au cours de ces 2h43, à l'intelligence de la satire de l'un et au cynisme démagogique de l'autre. A ceux qui rient avec et à ceux qui rient de....