J'avais aimé le précédent film de Radu Jude sur l'hypocrisie face au sexe et la misogynie, il reprend une structure proche pour traiter de la dureté du libéralisme et encore de la misogynie avec moins de réussite. L'histoire beaucoup moins drôle est plombée par des longueurs comme les trajets en voiture pour montrer l'agressivité routière à Bucarest et la la durée démesurée de la journée de travail d'Angela, et des lourdeurs comme les vidéos TikTok qu'elle tourne dans la peau d'un personnage horriblement misogyne ne sont pas très drôles et leur répétition amène une monotonie pénible.
Le cinéaste roumain empile les références prestigieuses et sulfureuses dans les dialogues sans dépasser le stade du film édifiant pour dénoncer une société vulgaire, abusive et violente. Cela donne une réflexion assez brouillonne filmée par une caméra poussive, la réalisation à base de longs plans fixes manque vraiment de mordant et de richesse. Jude laisse les personnages seuls avec leur impuissance et leur souffrance, difficile alors d'être ému par le simple constat de vies malheureuses.