L'amour est comme un boomerang.
Quand je parle à des amies de cinéma, elles embraient souvent sur "Tu n'as pas vu "N'oublie jamais" ?" Ne sachant pas quoi répondre, je me dis que c'est un énième film de gonzesses (rien de péjoratif dans mes dires).
Mais quand j'entends aussi souvent le nom de film, ajouté à sa forte popularité Outre-Atlantique (qu'il n'a pas ici), et que c'est en plus le fils de John Cassavetes qui réalise, je ne peux que me soumettre à la vox populi féminine.
Sans ambages, je le dis haut et fort, c'est un film sublime, d'une émotion que je n'avais pas ressentie depuis très longtemps, et vraiment digne des grands mélos de la Universal.
Si on oublie son titre français imbécile, The Notebook raconte comment un grand amour ne s'éteint jamais vraiment, malgré le temps qui passe.
Le film est en fait un grand flash-back où un vieil homme (James Garner) raconte à une femme âgée souffrant d’Alzheimer comment un homme et une femme se sont connus dans les années 30, se sont aimés, se sont séparés, et comment les circonstances de la vie les a rapprochés.
En même temps que j'étais subjugué par le film, je sentais qu'une critique serait très difficile à faire, car la fin est minée de révélations à ne pas dire, et je ..... Bref, passons, et revenons au film.
Comme je le disais, cet amour se construit d'une façon assez particulière, car c'est la femme qui se montre plutôt avenante quand il s'agit d'aimer, alors que l'homme se montre presque choqué par son appétit sexuel qu'elle va montrer à travers deux scènes d'amour plutôt chastes, mais qui contient certains des plans les plus sexys de récente mémoire (pas de fesse, ni seins, ni zizis, ni poils, donc je ne pensais pas à ça). Mais en même temps, ça montre l'incroyable force de caractère qu'elle va avoir, car le début de l'histoire la montre plutôt réservée et lui qui agit comme une tête froide.
L’incandescence de cet amour ne serait rien sans la présence magnifique de ses deux jeunes acteurs, Ryan Gosling et Rachel McAdams (qui est à tomber). Outre ces deux-là, je voudrais parler un peu de Joan Allen, qui interprète la mère du personnage joué par McAdams. Elle a peu de scènes, mais elle en a une très forte où elle va conduire sa fille à ce qu'elle revoit son premier amour et va lui confesser que, bien qu'aimant son mari, elle a éprouvé un profond regret d'avoir laissé passer cet homme avec qui sa vie aurait pu être différente. C'est dit avec une extrême pudeur, et les larmes qui perlent sur le visage de Joan Allen, racontant cette histoire à sa fille, en font un moment poignant sur de possibles regrets...
Le film joue assez peu avec la reconstitution, juste une scène avec un simili Cab Calloway, où l'histoire va encore une fois basculer avec un nouvel amour, car on sent que Cassavetes s'intéresse avant tout à ses personnages. Et bien entendu, il laisse un très beau rôle à Gena Rowlands, qui est sa mère dans vie, ainsi qu'à James Garner.
La comédie romantique est peut-être un genre galvaudé, car au bout du compte, les ficelles paraissent parfois grosses, tant elles touchent au cliché, mais c'est la puissance de l'évocation, ainsi que ça montre en termes de représentation de l'amour, qui m'a vraiment touché.