Pleure ! Tu dois pleurer !!!
Quand je pense que ce film est considéré comme un classique. Noté 4,2 sur Allociné, deuxième meilleure histoire d’amour de tous les temps selon Sens Critique... Tout est dit.
Et pourtant.
Pas vraiment fan de films "de fille" j’ai trouvé « N’oublie jamais » mièvre. C’est une histoire d’amour fouuu, un drame qui dégouline de bons sentiments. Bref, une œuvre qui est faite pour tirer des larmes à la spectatrice qui se fait une soirée cinéma entre amies.
Tous les stratagèmes pour faire sangloter sont là. Ce n’est pas vraiment à cause de la perte de mémoire d’Allie âgée, qui est une façon originale et rarement vue de suggérer la fin de l’amour par la démence sénile. C’est plutôt la voix-off de ce cher Duke -ou Noah comme vous voulez- qui agace. Chevrotante et pleine de nostalgie elle donne l’impression de regarder un reportage "Un jour un destin" ou un téléfilm en plein milieu d’un dimanche après-midi ensoleillé. Ce qui devient le plus agaçant à la longue, c’est que la jeune fille ne sait pas ce qu’elle veut. Dévouée aux choix injustifiés de ses parents, elle quitte son amour de vacances sous la colère, le cherche le lendemain. Plusieurs années après elle retourne le voir, et pense à le quitter à nouveau pour son boyscout James Marsden bien sous tous les rapports. Vous êtes perdus ? Heureusement que les trois-cent-soixante-cinq lettres l’auront fait changer d’avis...
Le film en devient vite poussif. Les premiers coupables ? Le couple de héros "parfaits". Ryan Gosling n’a pas une allure de jeune premier. Le rôle de Noah âgé de dix-sept ans ne lui convient pas vraiment. Le personnage en lui-même est conçu pour faire rêver les demoiselles : souriant, sexy, drôle... Un peu trop lisse pour être crédible. Il ne devient digne de considération qu’à partir de l’abandon de son aimée. La jeune fille en question, interprétée par Rachel McAdams, a beau être ravissante et pleine de vie, je l’ai trouvée insupportable. Le cliché de la pauvre petite fille riche manipulée par ses parents qui ont de trop grandes ambitions pour leur rejeton. Les géniteurs, diaboliques et sans-cœur, conduisent gaillardement leur guerre des classes : les riches avec les riches, les campagnards avec les campagnards. Clichés je vous dis !
Mettons de côté les personnages et l’intrigue. Il reste la mise en scène malheureusement classique, les musiques souvent belles et souvent aussi mièvres que l’intrigue et Sam Sherpard, dont le personnage (le meilleur) est trop peu présent.
La blague a déjà dû être faite une bonne centaine de fois, mais le comble pour un film s’intitulant « N’oublie jamais », c’est que je vais essayer de l’oublier...