Pour avoir connu la période et le rap US de l'époque (pan un coup de vieux), on ne retrouve pas l'esprit que la bande-annonce pouvait laisser entendre. Le film est plus axé sur la montée de la célébrité avec l'industrie du disque à Los Angeles avec string party (le record de "pussy" prononcé). On n'y retrouve pas assez la génèse des textes, le mal-être et la violence des quartiers de la banlieue de LA, le contexte black-trash-coke-weed et les tripes de ceux qui veulent percer. 8 mile à Détroit avec eminem était carrément mieux et pourtant j'ai largement mis Eminem dans le rap commercial (période Marshall matter très peu connu sinon) depuis qu'il vend en Europe. Il y a des moments sympas mais trop clairsemés dans un film trop long, beaucoup trop long qui se perd dans l'industrie du disque. Les acteurs sont bons et ressemblants (la preuve est que je les reconnaissais avant même qu'ils soient présentés). Le film peut servir pour un "Rap US 80's L.A pour les nuls" adressé à la nouvelle génération, au moins ils comprendront pourquoi on se marre devant Jay-Z aujourd'hui et qu'on tend l'oreille pour Joey Badass, Kendrick Lamar ou Action Bronson (bah ouais côte est). La révolte à L.A est attendue jusqu'à la moitié du film, jolies prises et traveling mais pas assez montré, discuté ou vécu. Trop de tragique mis sur le décès de Easy alors que oui, le SIDA, années 90's, bah oui, mais rien sur tous les autres qui se sont faits descendre, oubliés ou overdosés. La mise en scène est trop plate, elle aurait pu être plus rythmée, on préfère presque le générique de fin du film, pourquoi ils n'ont pas calqué ça sur les 2h30!! Difficile à situer le film qui n'a pas l'esprit de 8 mile, qui se marre en sitcom mode Californication ou Beverly Hills en mode Snoop. Dommage, l'idée était là, elle était bonne mais le résultat est trop plat comme une galette. Po-pow pow!