Rohmer aime Paris et il le fait savoir. Dans toute son oeuvre, son message d'amour pour la capitale est toujours présente. En 1964, en plein travaux sur les Contes Moraux et après avoir terminé La Boulangère de Monceau et La Carrière de Suzanne, il prend un peu de temps pour mettre en place Nadja à Paris, film qui tient plus du documentaire qu'autre chose.
Nadja Tesich se joue elle-même, on peut penser, sans exagérer, que les remarques de la doctorante en lettre sont ces propres pensées. Sa propre vision de Paris est mise en image par Rohmer. Nadja, d'origine yougoslave mais étant américaine, est tombée amoureuse de Paris, dès lors, il apparait normal que ça soit Eric Rohmer qui mette en image ces propos, tant il est lui aussi, amoureux de cette ville.
On reconnait la maîtrise de Rohmer quand il s'agit de filmer le Paris des années 60. On revoit son message d'amour pour cette ville et cette muse gigantesque qu'est la capitale pour lui. Il filme et met en avant différentes nuances de cette ville au 100 visages.
Paris nous apprend sur nous-même plus qu'elle nous apprend sur elle. Certes, mais au final, ce film ne nous apprend pas grand chose.
Ce court-métrage, bien que relativement sympathique, et montrant une certaine époque de Paris, manque malgré tout de fond et n'offre donc qu'un divertissement passager et sans grand intérêt.