Ceux qui battent le fer sont les premiers bourreaux

Le film montre des gens dont la pensée m'est détestable mais me retrancher derrière une opinion rendrait superficielle cette critique.


Pourquoi ne pas y voir tout simplement que cette oeuvre représente le combat d'une bourgeoisie contre une autre bourgeoisie tout simplement ?


Pour ma part, le fait qu'il suscite encore la controverse démontre son génie et sa justesse.


C'est oublier Intolérance du même réalisateur, c'est-à-dire cette volonté du parti pris et de l'objectivité dans ce parti pris.
C'est un auteur qui ne fait pas dans l'humanisme et je suis bien content qu'il y ait un film comme "Naissance d'une nation" qui m'explique le fait d'une époque, au lieu de les diaboliser tout de go : comment pensent les nationalistes et les racistes ?


Ne pas céder au moralisme est la première des sagesses à mon sens. Le faire reculer le plus loin possible en soi n'empêchera jamais de trouver les idées et les actes racistes nauséabonds. Mais ne pas céder au moralisme, à la facilité de l'antifascisme, c'est ne pas faire dans l'opportunisme.


C'est avec des films comme ceux-là qu'on rationalise au lieu de ne voir que des monstres.


"Naissance d'une nation" est un film salutaire, un instrument dialectique par conséquent, pour qui veut comprendre au lieu de censurer ou de cracher sa haine (ou anti-haine).




Précisions en regard de l'actualité :


Réduire l'immigration n'a jamais été une revendication particulière de la bourgeoisie. Ce film ne peut pas être perçu comme relevant d'une lutte de classes... mais plutôt comme une lutte de classe (sans "s"), c'est-à-dire comme à chaque fois que le capitalisme mondial "pourrit", la bourgeoisie mondiale est entravée par la bourgeoisie nationaliste, sans pourtant ne jamais nuire ou remettre en cause ce qui fait le capitalisme. Au contraire, quand c'est possible pour elle, les entreprises capitalistes se sont toujours gorgées de l'exploitation des travailleurs étrangers : moins chers, plus dociles. C'est ce qui fait le paradoxe des pays "ultralibéraux" : il est plus facile d'avoir un titre de séjour pour un immigré dans ces pays-là que dans notre "beau pays d'accueil et de tolérance".
Déjà que les disparités économiques entre les peuples poussent certains à émigrer, donc à cause des pays riches, il faut encore que ces mêmes migrants viennent alimenter la richesse des pays les plus riches... pour les rendre plus riches encore, sans que cette richesse ne profite à ces migrants.




Spéciale KaSSdédi à mon tepo
Trier dit Persona non à gratter.
Antifascisme 2.0
C'est la même merde et c'est pour toi frérot.

Andy-Capet
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste S'instruire avec un film

Créée

le 4 févr. 2013

Modifiée

le 11 avr. 2014

Critique lue 1.5K fois

21 j'aime

5 commentaires

Andy Capet

Écrit par

Critique lue 1.5K fois

21
5

D'autres avis sur Naissance d'une nation

Naissance d'une nation
guyness
5

100 ans de polémique

Découvrir naissance d'une nation en 2012 provoque à peu près les mêmes réactions que presque exactement cent ans auparavant.  Dès lors, amis blasés par ce que vous considèrerez comme de stériles...

le 3 août 2012

108 j'aime

50

Naissance d'une nation
Sergent_Pepper
7

Indécence d’une passion

Il fallait bien s’y attaquer sereinement un jour : Naissance d’une nation, ou le double pavé dans la mare de l’histoire du cinéma. Par l’apport considérable de son innovation pour un art naissant, et...

le 8 oct. 2017

53 j'aime

9

Naissance d'une nation
KingRabbit
3

Naissance d'une purge

Naissance du film pompier ? Du film interminable ? Du film idiot ? Du film niais ? Du film pompeux ? Du film tellement crétin qu'il justifierait l'attribution d'un prix nobel pour Roland Emmerich...

le 16 août 2013

38 j'aime

17

Du même critique

Into the Wild
Andy-Capet
2

Un connard de hippie blanc en liberté

Sur Into the Wild, je risque d'être méchant. Non, en fait, je vais être dur. Parce que j'assume totalement. C'est autant le film que ce qu'en font les admirateurs de ce film qui m'insupporte. Que...

le 27 janv. 2014

67 j'aime

71

Disneyland, mon vieux pays natal
Andy-Capet
7

Achète-moi un conte prêt à raconter

En tant qu'ancien travailleur de Disneyland, je ne suis jamais senti à ma place dans ce milieu. Tout ce que je voulais, c'était travailler en m'évadant. Ce fut le contraire. J'ai perdu mon innocence...

le 26 avr. 2013

60 j'aime

42

RoboCop
Andy-Capet
9

Leçon cinéphile adressée à tous les faux-culs prétentieux.

L'humour satirique et grotesque dans Robocop est une porte infectieuse pour laisser entrevoir autre chose que du pop corn pour petit garçon, une porte qui laisse un aperçu de cette société tyrannique...

le 10 déc. 2013

51 j'aime

38