"Naissance et maternité", ou la caméra intime de Naomi Kawase
Naomi Kawase, à côté de son oeuvre de fiction, s'est adonnée à un travail documentaire très personnel, dans lequel figurent des personnes familières. Ici, elle filme ni plus ni moins que la naissance de son propre fils. A revoir "Naissance et maternité", on se rend encore plus compte que la frontière entre documentaire et fiction est poreuse chez Naomi Kawase, puisque ce documentaire rappelle "Genpin", sorti l'année dernière.
En effet, Naomi Kawase a adopté une méthode naturelle pour accoucher, et les femmes qu'elle dépeint dans "Genpin" ont eu recours à la même méthode. Mais "Genpin", par une redistribution d'un thème (accouchement naturel) à travers des personnes que Kawase filme, prend une allure fictionnellle alors que dans "Naissance et maternité", Kawase s'empare de la caméra pour se filmer avec son enfant juste à l'issue de l'accouchement.
D'autre part, ce n'est pas un documentaire clos sur lui-même, essentiellement concentré sur Naomi Kawase. Y figure pour une grande Uno Kawase, la grand-mère adoptive de Naomi Kawase, que cette dernière aura filmé inlassablement depuis le début des années 90, bien avant la découverte de "Suzaku".