Réputé comme film de yakuzas décalé mais au bout du compte insignifiant

Le réalisateur qui fut lui-même un petit yakuza commença à faire des films une fois libéré de prison. Ce film a la réputation d'etre un yakuza eiga "décalé" mais il est à mon avis plutôt insignifiant. C'est aussi un pinku eiga (un film rose ou érotique), ce qui est semble-t-il typique du réalisateur : beaucoup de ses titres ont "violence" ou "viol" dans leur titre.

Un jeune yakuza s'enfuit avec une serveuse convoitée  par son boss, et ils sont punis par le gang. Il doit violer son aimée devant le groupe, n'y arrive pas, et se rachète en coupant son petit doigt (il fait un "yubitsume"). Cinq ans plus tard, il se venge en captant une livraison d'argent impliquant ce gang et enlève avec des complices, un duo d'indépendants, une jeune femme qui a caché la drogue à l'insu de tous les protagonistes. 

Il fut sans doute influencé par "A bout de souffle" de Godard dans le traitement final - la fille trahit le jeune malfrat. Mais comme Godard, il ne sait pas filmer les scènes d'action et les fusillades, et le final, celui d' un gunfignt "à la loyale" entre le jeune et le duo qui le poursuit est très plat, comme  dans  un mauvais western. 

On retrouve dans ce film tourné un an avant son  "Shinjuku Mad", deux originalités de celui-ci. La première : dans un film en noir et blanc, il y a une scène de torture avec une tentative de viol qui est en couleurs. Remarquons qu'une autre, plutôt une scène d'amour, est aussi en couleurs mais elle vire au noir et blanc quand la femme prend conscience du mensonge de son amant, une astuce cinématographique plutôt interessante. 

La seconde originalité qu'on retrouve dans ce film est une excellente bande son de jazz, du Yosuke Yamashita Trio.

Michael-Faure
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le 16 oct. 2024

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