Winner don't do drugs !

Encore une journée où je me suis dit "merde, une de plus". Encore une journée où je me suis dit "merde, ça aurait pu être bien si c'était pas nul". Encore une journée où j'ai perdu 1h30 d'espoir et de curiosité devant un film qui, à défaut d'être catastrophique, est quand même aux antipodes de ce que je pourrais qualifier de correct.
Naked Weapon, titre piégeur si il en est, avait attiré mon œil hagard et friand de violence teinté de sexe. Je m'étais laissé tenter il y'a a quelque temps par un titre semblable (naked killer, dont j'ai parlé avec brio ici même), d'autant plus semblable que le background (le prétexte pour être honnête) est le même: des femmes assassins qui usent de leurs charmes pour attirer des mâles dans un lit et et les buter une fois que les deux orphelines ont fini de pleurer.



L'histoire débute sur un assassinant, surveillé par la police. Ils cherchent une chef de gang, qui dirigerait une équipe de tueuses à gages, et observent avec attention les ébats d'un mec qui va se faire tuer de façon rigolote. Seulement le contrat va mal se terminer, et un des policiers va se mettre en tête d'arrêter cette chef coute que coute. La suite montre une succession d'enlèvements d'enfants, qui vont être entrainés pour remplacer la tueuse morte pendant le début du film. De vilains petits canards au départ, des assassines sexys à l'arrivée ... miam !



Je préviens d'emblée les excités du prépuce et les spectateurs en manque de relations sociales approfondies: il y'aura une seule scène un tant soit peu sexuelle durant tout le film, et le sexe se limite à une apparition de téton (oui, sans S ) pendant deux secondes. Autant dire qu'il faudra se palucher très vite et être éjaculateur précoce pour se contenter de ça ... un film pour les supporter de foot donc.



Si le sexe n'est pas l'argument principal d'un film qui parle de de femmes fatales, c'est donc l'action qui sera sur toutes les scènes ?



Pas de bol, mais oui. Pourquoi ce n'est pas de bol ? Pour bien comprendre, il faut faire un effort d'imagination. Faites un mix de nikita (pour le jeu d'actrice complètement foireux), de dead or alive (pas celui de Miike, celui qui se veut l'adaptation du jeu vidéo, avec des chorégraphies de combats parmi les plus ridicules que j'ai vu) et de Kill Bill (pour les plans qui se veulent trop cools de la mort qui tue mais qui sont ... affligeants pour être poli). Ça y'est ? Vous voyez à peu près l'ampleur du malaise ? Ben y'a mieux. Vous rajoutez quelques bribes de scènes de combats sans fioritures (et qui me semblent basées sur du Wu-Shu d'ailleurs) laissant augurer un énorme potentiel martial des miss, et vous avez tous les ingrédients pour tirer la gueule que je faisais en me désespérant du pathétique de cette mise en scène.

Pour le coup, j'insère une capture d'écran, pour donner une idée de ce que le réal' a pu fumer avant de prendre la caméra.


http://uppix.net/ODEywb.jpg


Et ça, c'est UN plan du combat, toute la scène est grandguignolesque (je ne me remet pas de la chiropractie en reprise de volée ...



Si le sexe et la baston sont foirées, il reste quoi ?

Un scénario voyons ! Et là, y'a des idées à la pelle. A la pelle d'un fossoyeur à la retraite certes, mais c'est une pelle quand même. Au début du film, il y'a tout un passage sur l'entrainement des filles enlevées. Si je m'attendais à une diatribe sur l'éducation qui n'est qu'endoctrinement, sur la fragilité de l'esprit humain qui peut être modelé avec une facilité déconcertante pour permettre la formation de militaires ... pardon d'assassins sans réflexion ou, mieux, une bataille de polochons avec tout plein de filles en petite culotte (oui, on les voit jusqu'à leur majorité, commencez pas à imaginer n'importe quoi), je me suis fait servir un réchauffé de niaiserie abrutissante.

On prend un enfant en bas âge, on l'entraine à tuer, on l'oblige à abattre de sang froid celles qui partageaient son calvaire au quotidien, on la viole pour bien lui faire comprendre que le sexe ne doit pas produire de plaisir et n'être qu'un moyen d'affaiblir une cible. Jusque là, une éducation des plus banales donc. Mais quand on la met dans un camion frigorifique avec un flic qui veut l'arrêter, il suffit de lui prêter sa veste pour l'emballer ! Et y'en a qui se font chier avec des restos, à faire de la gym, à gagner plein de sous alors qu'il suffit de passer sa veste pour ne pas s'en ramasser une. Ce film est une leçon de drague en fait ... dès demain je vais emballer ma voisine au rayon surgelé, et si j'arrive pas à me la faire au milieu des poissons findus, je porte plainte pour publicité mensongère.

Relations humaines mises à part, il y'a aussi un message sur la destinée. Pour résumer, il suffit de caresser une cloche dans un temple shinto pour croire que l'on puisse croiser son âme sœur dans une rue bondée. Moi je dis, je sais pas ce qu'a pris le réal', mais je veux la même, ça a l'air trop super la vie de célibataire quand on se drogue ...