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Je ne vais pas vous la faire à chaque fois, le cinéma coréen je suis très client. Du coup quand je découvre l’existence d’un film plutôt apprécié passé entre les mailles de mon scrutin des sorties, avec en prime Choi Min Sik (Old Boy, Lady Vengeance…) dans le rôle principal, je ne peux qu’y jeter un œil.
Je vais briser tout suspens, Nameless Gangster n’est pas une claque, ni un film qui fera date, mais reste une mouture honnête de la formule rise and fall (pensez Goodfellas, le film allant jusqu’à faire une citation directe à Scorsese avec une scène devant le miroir convoquant Taxi Driver), tournée ici comme une véritable farce. Le protagoniste est un bouffon exubérant, qui pète plus haut que son cul, mais parvient à baratiner tout le monde par l’assurance qu’il dégage. Choi Ik-hyun (Choi Min Sik) en fait des caisses et donne le ton à tout le métrage.
On aura bien une peinture acerbe de la société coréenne des années 80, qui ne devient une démocratie moderne qu’à partir de sa sixième république en 1987. Les pots de vins et autres conflits d’intérêt sont monnaie courante et viennent faciliter la montée dans la pègre du parvenu. On use à tort et à travers de prétendues relations familiales aux cinquième degré pour exploiter un ersatz de code d’honneur culturel, et on gravit les échelons jusqu’à se retrouver au panthéon du n’importe quoi.
Nameless Gangster est classique sur le fond comme sur la forme, mais n’en reste pas moins un exercice qui se tient bien. Une parenthèse peu mémorable dans une vie de cinéphile, mais pas déplaisante pour autant.