Nameless gangster, réalisé et scénarisé par Yun Jong-bin, met en scène l'ami Choi (Min-sik), parfait dans la peau de l'agent des douanes gentiment naïf et vraiment véreux, qui tombe un beau jour sur un gros paquet de méthamphétamines. En cherchant à écouler son stock, le brave Choi (Ik-hyun, le douanier donc) fait la connaissance de Choi (Hyung-bae), gérant pas très honnête d'un gang pas franchement légal, et accessoirement, neveu de Choi... accroche toi, il y a le choix dans le Choi.
Choi (Ik-hyun), monstre social à la langue de miel, qui connaît toutes les ramifications de la famille jusqu'au quinzième cousin-du-neveu-de-la-grande-tante-du-père-de-la-sœur-de-son-père-au-troisième-degré, Choi choie son mafieux de cousin et utilise son esprit, sa connaissance des réseaux et codes sociaux pour assoir un empire du crime dont il est le bras droit. Le commandement, par contre, échoie à Choi... Le neveu.
Grâce à sa chance, sa diplomatie, ses connections, Choi (l'oncle donc) se hisse jusqu'aux hautes sphères du grand banditisme coréen, pourchassé par la police, navigant à vue dans une mer de violence qu'il ne maîtrise pas et dont il peine à comprendre les codes.
Et Namless Gangster est une réussite, mêlant burlesque et épique, tragique et comique avec brio sans jamais desservir son propos et en ménageant son suspens. Les passages comiques au départ ne brisent jamais la crédibilité de son univers, le temps des pourparler laisse habilement la place à des instants de violence pur, battes aux poings, bouteilles de verre se brisant sur crânes saignants sans oublier les plans sur-badass de nos gangsters marchant dans la rue, lunettes de soleil, clopes vissées à la bouche ( ça fume beaucoup dans ce film par ailleurs, dangereux pour les clopeux influençables... ), exhalant la classe à mille lieues à la ronde.
Un dernier petit mot sur la présence écrasante de mon acteur chouchou, Choi Min-sik magistral en petit poisson à l'appétit gargantuesque, ou bien Ha Jung-wo dont le flegme Goslingien en impose particulièrement à l'écran, tant il est crédible en parrain mafieux. Le tout soutenu à l'écran par une photographie riche et transpirant la classe. Yun Jong-bin signe un polar rythmé, classique mais original dans le déroulement de son intrigue qui se centre sur l'ascension et la chute de ce malfrat atypique.
Pour ne rien gâcher, c'est basé sur des évènements réels, le nec plus ultra en matière de communication pour un film ;).
Un film de gangster dans lequel se vérifie l'adage mafieux énoncé par Marlon, "l'important c'est la famille..."
Et je profite de mon centième pâté (faut bien faire un petit truc, hein ;) ) pour remercier tous mes éclaireurs et mes abonnés (ceux qui liront et les autres aussi) qui m'ont guidés vers des chefs d’œuvre que je n'aurai jamais découvert sans eux, qui ont élargi mon univers culturel et qui sont plein de patience et de sympathie à mon égard. Sauf le gros chat qui est plus pervers que patient :p
Instant tendresse et câlins les gens ♥