Une grosse production, très ambitieuse, d'un Renoir qui souhaitait s'inspirer du style de mise en scène de Von Stroheim. Ce fut un énorme échec public et financier. L'un de ses biographes, Raymond Durgnat écrivait : "Le film porte les traces des incertitudes stylistiques dont souffrait le cinéma français de l'époque, déchiré entre l'exemple américain, l'exemple allemand, la culture de la bourgeoisie française et les obligations de plaire à un large public." Très juste, le film, bien que brillant par périodes (le French cancan), est insatisfaisant du point de vue artistique. La fidélité au roman de Zola n'est pas à remettre en cause, c'est davantage une question de rythme (le film fait 2h30) et de conduite du récit, assez sage, en fin de compte. L'interprétation de Catherine Hessling est loin d'être convaincante. Il est évident qu'elle n'a pas le talent d'une Louise Brooks, d'une Mary Pickford ou d'une Greta Garbo.