Cedric Brown,un brave croque-mort,est dépassé par les évènements depuis la mort de sa femme.Ses sept enfants,se sentant délaissés,multiplient les conneries et font fuir toutes les gouvernantes engagées pour s'occuper d'eux pendant que la vieille tante Adélaïde,qui lui verse une rente permettant de s'en sortir financièrement,menace de ne plus l'aider s'il ne se remarie pas rapidement.C'est alors que débarque une nurse vieille et moche qui,dotée de pouvoirs magiques,va arranger cette situation désespérée.Cette production anglaise de la fameuse Working Title de Bevan et Fellner se distingue surtout par son visuel,plus que par la réalisation passe-partout du peu prolifique Kirk Jones,cinq films au compteur depuis le premier en 98,ou le scénario d'Emma Thompson,laquelle tient le rôle-titre.Le décorateur Michael Howells et le costumier Nic Ede sont donc les principaux piliers de ce film au look rétro et à la colorimétrie éclatante qui se déroule presque exclusivement dans la propriété des Brown,un site très Vieille Angleterre qui n'est pas sans rappeler les histoires de Jane Austen,genre "Orgueil et préjugés".Une grande bicoque surchargée de foutoir,meubles et objets pêle-mêle,et un terrain peu entretenu où s'ébattent des animaux au milieu des arbres et des portions d'herbe servent de cadre à une aventure inspirée de "Nurse Mathilda",une série de trois romans de Christianna Brand publiés entre 64 et 75.Si le film fait penser à "Mary Poppins",ce n'est pas un hasard car l'oeuvre de Brand n'est pas loin de plagier le livre de Pamela L. Travers,qui lui date de 1934.Ca rappelle également,les chansons en moins,"La mélodie du bonheur",autre film avec Julie Andrews et autre histoire de veuf et de gouvernante aux prises avec une marmaille dissipée.Comme Mary Poppins,Nanny MCPhee est un personnage magique qui arrive sans qu'on ne l'ait appelée et s'en ira une fois sa mission accomplie.Sauf qu'elle est nettement moins agréable à regarder avec ses verrues et son horrible dent qui sort en plein milieu de sa bouche.Mais à mesure que la situation s'arrange chez les Brown,son physique s'améliore,comme si en se dévouant à cette famille elle annulait une malédiction la frappant.Les gosses sont des connards totalement hystériques et insupportables,et il est assez sympa de les voir maltraités par la mère McPhee,un peu comme dans la défunte émission télé "Super Nanny",mais là c'est par le biais de pouvoirs surnaturels.Les affreux vont vite comprendre qu'ils ne peuvent lutter face aux sortilèges de cette femme imperturbable et impitoyable,et ils vont progressivement apprendre la discipline et comprendre que la vie est faite de contraintes sociales,professionnelles et financières.Ils vont même se mettre à apprécier cette sorcière qui,comme eux,n'est au fond pas si méchante et va les réconcilier avec leur père tout en les aidant à résoudre leurs problèmes matériels.Ces valeurs opportunément inculquées compensent en partie la faiblesse d'un scénario simplet et très prévisible ainsi qu'un humour d'une lourdeur accablante.Emma Thompson est très bien en "déesse ex machina" tendue vers un seul objectif,qui ne se contente pas de la magie mais responsabilise aussi les enfants en les poussant à réfléchir et agir par eux-mêmes après avoir canalisé leurs comportements.La subtilité de jeu de Colin Firth fait encore une fois merveille dans ce rôle de type paumé et écrasé par la fatalité.Thomas Brodie-Sangster est Simon,l'aîné et le plus remonté des gamins.Il a déjà cette tête à claques qu'il aura dans la franchise "Le Labyrinthe",et ça correspond bien à son personnage de petit crétin révolté.D'autres comédiens anglais de classe sont de la partie tels la sobre et charmante Kelly Macdonald en Cendrillon de service,une Celia Imrie détestable à souhait en veuve avide et hypocrite,l'amusant et énergique Derek Jacobi en employé de morgue joyeux ou une Angela Lansbury irrésistible en vieille peau guindée.Imelda Staunton en revanche en fait des tonnes en cuisinière formatée par son passé militaire.