Au-delà du sujet abordé (qui ne m'intéresse pas du tout), Napoléon est resté dans l'histoire du cinéma pour sa technique révolutionnaire. Vingt-cinq ans avant les autres tentatives de format large (Cinérama, CinemaScope), Abel Gance met en œuvre trois caméras projetant sur trois écrans, permettant ainsi différents effets :
- une image d'une largeur trois fois supérieure au format habituel par juxtaposition ;
- la projection de trois points de vue d'une même scène (procédé préfigurant le split screen) ;
- l'obtention d'une symétrie par inversion de l'image latérale.
Abel Gance a d'ailleurs dit de cette technique, qu'il nomme Polyvision :
Dans certains plans de Napoléon, j'ai superposé jusqu'à seize images, elles tenaient leur rôle potentiel comme cinquante instruments jouant dans un concert. Ceci m'a conduit à la polyvision ou triple écran présentant à la fois plusieurs dizaines d'images. La partie centrale du triptyque c'est de la prose et les deux parties latérales sont de la poésie, le tout s'appelant du cinéma.