Napoléon par Aurélien Boucher

Fresque spectaculaire, Napoléon s'attache à l'ascension et à la chute de l'Empereur Napoléon Bonaparte. Le film retrace la conquête acharnée du pouvoir par Bonaparte à travers le prisme de ses rapports passionnels et tourmentés avec Joséphine, le grand amour de sa vie.

2 ans après son retour avec deux films, Ridley Scott revient dans une nouvelle fresque historique en mettant en scène l'un des plus grands personnages de l'Histoire de France : Napoléon Bonaparte, l'empereur des français qui a conquis une grande partie de l'Europe.

Et ce film a connu une réception mitigée, surtout en France, et avec en plus Scott qui continu de faire son égotrip prétentieux durant ses interviews notamment avec "les français ne s'aiment pas eux-même", digne de sa critique des millennials pour justifier le flop du Dernier Duel.

Au final, ce Napoléon n'est pas un grand film, ni une grosse merde. C'est une fresque historique sympathique, mais qui a du mal à nous transporter digne des meilleurs de Scott, mais qui de l'un coté fait partis des bons films grands budgets historiques de Scott car mis à part le chef d'œuvre Gladiator et le très bon Dernier Duel, le reste de ses fresques sont au-mieux pas terrible (Kingdom of Heaven, Robin des Bois) au pires de gros navets comme 1492 et Exodus.

Ce film retrace donc l'histoire de Napoléon Bonaparte, en partant de la fin de la Révolution et se terminant à son exil sur l'île Sainte Helene.

Il faut prendre se film comme une fiction sur Napoléon que sur un vrai documentaire sur lui, même si le film respecte bien dans l'ensemble l'histoire autour de Napoléon, et ce malgré des prises de liberté sur l'histoire, que ce soit la participation de Bonaparte à l'exécution de Marie-Antoinette, ou l'armée de Bonaparte qui bombarde les pyramides d'Egypte. Et les infos comme quoi Napoléon retrouve Joséphine après son retour D'Elbe sont fausses, car Joséphine est bel et bien morte dans le film le 29 mai 1814 (bien que le film montre et suggère que Napoléon quitte l'ile pour retrouve Joséphine).

On retrouve les moments de Napoléon dans le film, que ce soit ses batailles importantes, ses évènements de sa montée en grade (la bataille à Toulon, le démentiellement de la révolte des royalistes) et de sa conquête de l'Europe (comme son alliance avec le Tsar pour faire un blocus contre l'Angleterre).

Mais le vrai défaut du récit, c'est qu'il reste trop centré sur les conquêtes de l'Europe et la relation Napoléon/Joséphine (et cette dernière n'est pas extraordinaire et est beaucoup centré sur Napoléon qui veut un héritier) que ce que Napoléon a apporté à la France. Tout cela peut être compréhensible car c'est un parti pris qui se défend et qu'on n'est pas dans un cours d'Histoire. Mais même les choses principaux que le film traite sont trop survolées, avec une durée trop courte pour que ça doit être (à ce qui parait, une version longue de 4 heures est prévue). On a le droit à une version cinéma charcutée qui à la fois à des longueurs, et qui de l'autre va trop vite pour qu'on savoure les scènes, ce qui donne un film qui manque d'âme, d'émotion et de moments réellement marquants.

Sinon, le casting est très réussi, avec en tête Joaquin Phoenix qui est excellent dans le rôle de Napoléon Bonaparte et qui est charismatique, avec en plus de très bons plans pour le mettre en valeur, notamment ses plans de dos avec sa tenue de général où on voit carrément un véritable Napoléon. Et il est très bien secondé par Vanessa Kirby qui est très bonne dans le rôle de Joséphine de Beauharnais. Le reste du casting est bon, mais l'autre défaut du film (et qui rejoint ce que j'ai dis plus haut) c'est qu'il n'y a pas de vrais personnages (à part Talleyrand qui a le droit à quelques scènes) et qui sont tous dans l'ombre de l'exploitation de Napoléon et de Joséphine.

Les scènes de batailles sont sympathiques, mais ne sont pas incroyables non plus surtout au vu du charcutage du film. La première bataille à Toulon est très bonne avec une très bonne intensité. La bataille d'Austerlitz (la bataille clé des victoires Napoléonienne) est une bonne scène visuelle exploitant bien le génie tactique de Napoléon, mais elle est trop courte pour être vraiment marquante. La bataille finale à Waterloo est par contre très bonne, avec une véritable sensation de grandeur et une durée assez longue pour être plaisante (à défaut d'être très marquante).

La mise en scène de Scott est très bonne, bien que la mise en scène est purement visuelle au détriment de faire ressentir des émotions. On a le droit à de beaux plans, une très bonne reconstitution historique, ainsi que de belles scènes visuelles sur des grands évènements de Napoléon, comme son fameux sacre du 2 Décembre 1804, la scène où Napoléon se retrouve devant les flammes de Moscou, ainsi que d'autres scènes où Napoléon arrive à rallier ses anciens soldats suite à son retour d'Elbe.

Et la musique est très bonne.

Une fresque historique sympathique, mais qui n'atteint le niveau que l'on peut attendre pour une fresque d'un tel personnage, en partie du au rythme batard du récit.

Ce n'est pas une daube de Scott (comme une bonne partie de sa carrière), mais c'est loin de figurer parmi ses meilleurs.