Un excellent film d'animation, Hayao Miyazaki frappe encore. Je le revois pour la troisième fois et ne saurais m'en lasser. Une musique envoutante, des dessins enivrants.
On cherche les références avec gourmandise comme dans un jeu de piste, ou chaque trouvaille est une sucrerie chocolatée : les géants de feux sont les réminiscences d'Hiroshima et Nagasaki. Nausicaä est le nouveau Christ, annoncé par la prophétie, morte pour racheter les péchés des hommes, puis ressuscitée ; elle porte en outre un habit bleu (celui de la fin du film), qui est la couleur par excellence de la vierge Marie. La coiffure de Yupa n'est pas sans rappeler les habitudes capillaires des Normands du XIe siècle, comme celles de Guillaume le Conquérant, et les armures qu'on aperçoit pendant la lecture de la prophétie par le vieille dame évoque la broigne carolingienne. Les références à l'Amérique précolombienne sont manifestes : le nom de Tolméques (Torumekia en version originale), ainsi que la toile de la prophétie qui parait même un hyride entre une peinture pariétale égyptienne et les illustrations d'un codex maya.