L’aumône ne porte pas atteinte à celui qui la demande.
Il s'agit d'un film en noir et blanc se déroulant au Mexique en 1900. Le scénario n'est pas simpliste. Comme souvent dans les films de Bunuel la religion est au cœur du scénario mais il y a aussi une peinture sociale féroce. La première partie du film se déroule dans une sorte d'auberge qui héberge des pauvres. Nazarin est un prêtre qui a décidé de vivre très humblement au milieu des démunis. Tout ce qu'il a il le donne à ceux qui en ont vraiment besoin. Les décors sont très sobres montrant bien l'état de pauvreté. Il accepte d'héberger Andara qui a tué sa cousine dans une bagarre et qui est elle même blessée. Mais Andara est recherchée par la police et suite à une dénonciation Nazarin quitte son domicile tandis qu'Andara y met le feu pour effacer toute trace de son passage. La seconde partie du film montre l'errance de Nazarin qui va de villages en villages espérant vivre de l'aumône. Il ne fait rien de mal, il essaye d'aider les plus démunis, les malades ou les mourants mais il n'est pas compris. Il s'agit en fait d'une double incompréhension car si Nazarin est un incompris il ne fait pas grand chose pour expliquer son action et se faire comprendre. Il accepte tout, les humiliations, les actes de violence, sans jamais chercher à se justifier. Pour atteindre un absolu qu'il cherche à atteindre il accepte les souffrances. A la fin du film alors qu'il a très soif il accepte l'ananas qui lui est offert mais ne le mange pas pour se prouver qu'il peut résister à la tentation. Cette scène est une magnifique conclusion à ce film très touchant. L'interprétation de Francisco Rabal est vraiment excellente, très simple et intense. Il n'y a aucune trace d'humour dans le film qui au contraire est profondément pessimiste sur la nature humaine. Par contre le film est très humain en montrant la vanité, la méchanceté, la bêtise, la cruauté des hommes ...