Drôle de documentaire que Ne croyez surtout pas que je hurle. Un documentaire schizophrénique, fourre-tout et surtout mélange-tout qui, bien que partant d'intentions louables, réussit malheureusement le défi de sombrer dans le nombrilisme. Le synopsis était intriguant tout comme la démarche. Le potentiel de ce film est cependant gâché.
Les images de films choisies par le réalisateur n'apporte rien à sa démonstration. Elles font figures de pâles illustrations, n'appuient même pas son propos. Frank Beauvais aurait pu faire un podcast, on n'y aurait pas vu la différence.
Ce film a une fonction cathartique pour son auteur, mais il ne suffit pas de bonnes intentions pour faire un bon film. Frank Beauvais nous raconte longuement pendant une heure et quart un discours mélangeant sa vie, ses désirs et ses opinions politiques. Quelques passages méritent une attention particulière car plus personnelles et donnent un peu de dimension au film. Ceux qui narrent son rapport avec son père, sa vieille histoire de tournage en Alsace. Soit dix à quinze minutes du long-métrage. Ces passages me reviennent par ailleurs sans images, soulignant un peu plus la vacuité d'avoir voulu à tout prix imposer des images sur ces paroles. Du reste, lorsqu'il parle de politique, Frank Beauvais enchaîne les sophismes sur l'Alsace et les migrants et critiquent les alsaciens qui restent entre soi. Comme si, l'auteur, en venant dans leur village, n'avait pas décidé de suivre la même démarche et d'éviter les contacts avec les locaux.
Ce documentaire ne présente pas de grand intérêt ; où Frank Beauvais souhaitait réellement en venir ? Expier sa souffrance, pamphlet politique maladroit ou égo-trip refoulé ? Peut-être aucun des trois, sûrement un peu des trois.