Un journaliste passe des vacances en bonne compagnie au Brésil alors qu'en France, l'actualité est brûlante ; il publie à chaque fois des nouvelles légères alors qu'en même temps se passe des choses très importantes dans le monde. Excédé par son zèle, son directeur lui donne une dernière chance en l'envoyant lui et son photographe en Bretagne où il a appris qu'une femme va donner naissance à des quintuplés.
Sorti durant les évènements de Mai 1968, autant dire que Ne jouez pas avec les martiens a fait deux entrées et demi et est depuis complètement invisible. C'est d'ailleurs le seul film réalisé par Henri Lanöe, qui fut surtout le monteur de Jacques Deray et Philippe De Broca, ce dernier étant aussi à la production et à l'écriture. Dans l'esprit, c'est de la science-fiction à la bretonne, où on retrouve l'esprit de futurs films comme Le gendarme et les extra-terrestres, La soupe aux choux ou encore une série comme P'tit Quinquin : donc complètement foutraque et où les câbles narratifs sont tellement énormes que ça en devient drôle. Car, comme le titre le suggère, l'arrivée des quintuplés rime (presque) avec l'arrivée des martiens dont l'entre d'entre eux est jouée par Amanda Lear, avec une voix d'homme ! Leurs costumes ressemblent à des combinaisons marrons et un casque, et ça préfigure tout le côté cheap de l'entreprise, mais qui dit quelque chose de juste sur le sensationnalisme de l'information, peu importe qu'elle soit invraisemblable. Ce qui sidère le pauvre Jean Rochefort, sans moustache, mais amuse beaucoup André Valardy (le photographe) et Macha Méril, une habitante du coin.
Ne jouez pas avec les martiens, film d'ailleurs assez court, est clairement une bizarrerie, qui n'oublie pas de bien filmer les paysages bretons où il fait toujours maussade, mais qui est assez déjanté pour le cinéma français de l'époque. Suffisamment pour que, ajouté à Mai 1968, il est à six pieds sous terre.