Alain Delon présente. Scénarisé par Alain Delon. Produit par Alain Delon. Avec Alain Delon. Je crois qu'on a compris là. Encore un film entièrement centré sur sa personne avec encore un rôle de justicier seul contre tous.
S'il y a un genre qui a mal vieilli, c'est bien le polar français des années 80. Alors imaginez comment a pu vieillir un mauvais polar français des années 80. C'est curieux comme Delon et son copain Belmondo qui venait de se planter avec Le Solitaire l'année d'avant n'auront jamais su se renouveler ou se moderniser préférant aligner les rôles de flics aux méthodes expéditives.
Encore qu'avant, il y avait d'excellents réalisateurs pour leur servir la soupe : Verneuil, Lautner, Deray, Audiard pour les dialogues. Donc, ça tenait encore la route. Mais là, Ne réveillez pas un flic qui dort..Rien que l'idée de départ est incroyable. Delon en flic gauchiste partant en croisade contre un mystérieux groupe rassemblant des policiers fachos.
Serrault, lui, en fait des caisses. Ce grand acteur était complétement fou. Sa folie le rendait drôle dans Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ. Et il excellait dans les rôles ambigus comme dans Garde à vue ou Mortelle Randonnée. Chez Delon, il est incroyablement mauvais.
Et puis, il a toujours cette faculté, Delon, a toujours tout deviner, tout prévoir, tout anticiper. Toutes les femmes se retournent derrière lui et d'ailleurs il couche une nouvelle fois avec une demoiselle deux fois plus jeune que lui. Et pas la plus moche comme par hasard. Qu'avait-il à y gagner lui Alain Delon à faire encore et toujours du Alain Delon alors qu'il était sur le déclin depuis au moins dix ans ?