« J’ai subi dans ma chair les ravages de la politique américaine, j’en ai tiré les leçons et j’ai survécu. Le seul bienfait de cette guerre, pour moi, a été mon éveil au monde » Ron Kovic.
Deuxième film de la trilogie du Vietnam par Oliver Stone (après Platoon, 1986), Né un 4 Juillet permet de découvrir plus en profondeur le traumatisme des américains après cette guerre.
Ici, vu par un jeune citoyen patriote, Ron Kovic, interprété par un Tom Cruise en grande forme. Sa prestation est saisissante, surtout lorsqu’il s’aperçoit que finalement tout ce qu’il pense de cette guerre est faux. Il deviendra pacifiste comme la plupart des soldats revenus marqués, physiquement et psychologiquement, par ce conflit, ce qui est compréhensible. Autrement, les acteurs secondaires jouent très bien (Raymond J.Barry et Willem Dafoe notamment).
On reconnait la patte d’Oliver Stone, de part sa mise en scène toujours propre (il remportera d’ailleurs l’Oscar) et sa réalisation imposante avec des scènes touchantes et frappantes tout en évitant les quelques clichés que l’on voit dans d’autres films du genre. Bien sûr, il n’atteint pas le niveau raffiné d’un Coppola (Apocalypse Now), d’un Cimino (Voyage au bout de l’enfer) ou encore d’un Kubrick (Full Metal Jacket) mais il propose ici un film honnête et important.
Avec Né un 4 Juillet, il continue donc de reprocher, avec intelligence et en connaissance de causes (il a également servi au Vietnam), l’hypocrisie et l’idéalisme américain sur ce conflit. Cela donne à la fois un film fort, dénonciateur et nécessaire.
Note générale : 8/10