Le film est dicté, rythmé, commandé par le style quelque peu agressif de Nicholas Roeg (mais il ne faut pas y voir quelque chose de négatif !). Le montage est brutal et est à pour déstabiliser le spectateur mais aussi pour lui faire subir des associations d'images, pour le forcer à emprunter des sentiers particuliers au coeur de cette intrigue mi-mystique mi-policière. L'ouverture du film est remarquable, mémorable (je pense qu'il est difficile de l'oublier tellement elle est marquante et visuellement travaillée) et donne le ton.

Après, Don't look now baignera dans une ambiance brumeuse, mystérieuse, inquiétante qui n'est pas sans rappeler le style de certains films de Dario Argento et des giallo italiens. Rien de plus normal vu que nous sommes à l'époque où le genre est en pleine expansion et aussi, parce que l'intrigue se déroule en grande partie à Venise. Venise est le troisième personnage central du film, après le très beau duo (très complémentaire) formé par Julie Christie et Donald Sutherland. On sent une véritable fascination de Roeg pour Venise et il parvient à en faire un décor où cette géographie urbaine si particulière peut être perçu comme un lieu où les pires horreurs sont dissimulées partout. Le Mal rôde dans cette ville et son côté "délabrée", fragile, "ville en ruine" est censé révéler un mal qui la ronge.

L'intrigue cependant est très ténue et il est souvent difficile de comprendre la direction et la finalité de toutes ces péripéties. Mais ce qu'il faut retenir avant tout de ce film, c'est le beau duo d'acteurs et la mise en scène (les ambiances visuelles, et sonores !) de Roeg.
busterlewis
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le 1 févr. 2014

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