Pour une expérience, c'est une expérience ! Visez moi ça: un film tourné avec une caméra dégueulasse mettant en scène, en pleine montagne dépeuplée, les errances dépressives et suicidaires d'un quinquagénaire en tenue de cycliste, interprèté par un Michel Houellebecq tout droit sorti du Jour Des Morts Vivants.
C'est l'angoisse, mais c'est drôle. C'est moche, mais c'est beau. C'est nul, mais c'est bien. C'est un peu comme la vie, et puis la mort aussi. Le film ne risque pas de détrôner les chtis au box office, et il n'en a manifestement pas la vocation, mais force est de constater que pour le spectateur courageux qui sait dans quoi il met les pieds il y aura de quoi se régaler. Ici, pas de grand spectacle, pas de gros moyens, une réalisation délibérément minimaliste: le film n'est pas à proprement parler un divertissement, mais plutôt une plongée dans l'esprit d'un type au bout du rouleau qui sonne très juste, à condition qu'on s'y laisse entraîner.
Si l'interprétation de Houellebecq est parfois inégale, son absence d'énergie débordante et sa gueule cassée le rendent immédiatement crédible et fascinent, parvenant à rendre touchant le genre de bonhomme qu'on aurait d'ordinaire instinctivement tendance à esquiver.
Vous sentez vous d'attaque pour une immersion totale au cœur de la dépression ?