Un film simple, tendre, et plein d'entrain.

Il y a des jours où l’on se dit que rien ne va. Dix milles choses nous tracassent, sans pouvoir les définir, au point de ne rien y comprendre. Allé quoi ! Il est passé où l’élan de vitalité bon sang ! La joie, la passion, les petits plaisir aux grands sourires. On a certainement pas la vie dont ont rêvait à 16 ans mais bon. Aujourd’hui, bercé par la douce mélodie de Mark Orton j’ai envie d’être naïf. J’ai envie de croire en l’avenir et au pire si au bout du chemin c’est une casquette qui m’attend, j’en suis sûr ça n’aura pas été vain.

Mais il est fou le bonhomme qu’est-ce qu’il lui arrive ? Ben le bonhomme il a vu un film, et il se dit qu’il sort la semaine prochaine et qu’il faut à tout prix partager le secret de son optimisme. Alors aujourd’hui parlons noir et blanc, Road Movie, famille et Nebraska, dans une petite fable social. Non mais restez ! Je vous jure ce film est un océan infini de bonheur !

Bienvenue dans la famille Grant, une petite famille du Montana. Rien ne les discerne des autres. Woody (Bruce Dern !) et Kate (June Squibb) sont un couple d’octogénaire sans réel problème, ni triste, ni trop pauvre, mais Woody est un peu sénile et voilà qu’il reçoit une lettre publicitaire. Il est désormais persuadé d’être millionnaire et entreprend d’aller chercher son pactole imaginaire au Nebraska. Incapable de le raisonner, David (Will Forte) son fils décide de l’y accompagner le temps de quelques jours.

Débute alors un petit voyage en Amérique profonde et au rythme octogénaire, qui dressera sans réel artifice un portrait affectueux de ses personnages. Woody est un homme silencieux qui n’aime pas ressasser le passé. Le voyage sera pour lui l’occasion de retrouver sa famille, revoir son village natal, et partager malgré-lui avec ses enfants. Derrière ces élans nostalgiques se cachera en vérité le miroir de son bonheur. Pour ses fils David et Ross (Bob Odenkirk) ce sera l’occasion d’en apprendre d’avantage sur leur père démesurément silencieux. Et pour Kate sa femme, le moment de vider son sac.

Je vous le garantie ce film ne tire jamais dans le pathos, d’une car on ressent clairement la tendresse qu’à le réalisateur pour ses personnages et deuxio grâce aux acteurs. Aucun sur-jeu, juste des échanges sincères de regards, et de paroles. Et il s’agit d’une comédie. Une comédie subtile qui n’use pas de gags improbables pour nous faire rire, mais qui recherche le naturel des situations.

Le noir et blanc, très doux va peut-être en rebuter certains mais il accompagne parfaitement le film à la fois pour souligner l’humanité des personnages et le rythme lent. C’est le Road-Movie d’un vieillard il ne faut pas l’oublier et dans le Nebraska ce n’est pas la fête tous les jours. Pour accompagner l’image c’est Mark Orton qui s’en charge. Une musique folk, aux compositions épurées que j’adore personnellement. C’est simple, légèrement nostalgique mais au fond plein de gaieté.

C’est assez difficile de partager mon enthousiasme car c’est un film sans prétention, il veut juste dépeindre un instant de vie de quelques personnes. Il n’y aucune démesure et l’ensemble se veut simple. C’est cette simplicité qui m’a touché, c’est une manière de relativiser les choses. Pourquoi chercher le bonheur dans les grandes choses alors qu’il suffit de regarder un peu plus près pour voir qu’il ne faut rien d’extraordinaire pour être heureux. Ça fait un peu moral à deux sous je vous l’accorde, et demain je serais certainement le premier à vous le dire mais aujourd’hui je suis enivré par l’entrain du film.
pocky
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le 21 mars 2014

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