Est-ce réellement un film d'horreur ? N'est pas plutôt une romance dramatique sous fond de nécrophilie ? En tout cas il ne faut surtout pas y aller en se disant qu'on va avoir peur. C'est un film qui cherche à repousser nos limites de l'acceptable, et jusqu'où les tabous pourront être résilient.
Jörg Buttgereit nous livre ainsi un second opus, légèrement en dessous du premier, mais bien plus glauque.
Déjà car nous n'avons plus affaire aux marginaux du premier film. Notre amoureuse représente la jeune femme allemande des années 80-90 : belle et sexy. Etant une infirmière qui vit le plus simplement tout en étant parfaitement insérée socialement, il est impossible de se dire, à cause de nos biais, que cette charmante femme est folle amoureuse de cadavres.
Le cadavre est également différent : exit le squelette rachitique, nous avons droit à un cadavre cireux (adipocire) bien plus terrifiant car finalement plus humain.
La pellicule passe également du 8mm au 16mm pour donner un grain plus austère, nostalgique.
Jörg Buttgereit a le talent de filmer comme un cinéaste naturaliste ses environnements. On le sent fasciné par les objets du quotidien, les décorations ringardes dans leur jus. Et c'est ce qui fait qu'on rentre avec douceur dans cet univers morbide.
La bande originale littéralement somptueuse et dans la continuité du premier. Dès les premières secondes on est happé par cette harpe et ce piano mélancolique. Elle porte une très grosse partie du film.
Finalement nous aurons droit à 2 moments vraiment horrifiques : quand la jeune femme se décide à se débarrasser tant bien que mal de son amant inanimé et le final extrêmement violent, dans la même lignée que le final du premier.