Pas de doute, c'est du Claire Denis. Les personnages sont rarement filmés de pied, on est plus sur des gros plans sur une partie plus ou moins grande de leur corps et ça fait toujours mouche comme procédé chez cette cinéaste, il faut bien l'avouer.
Ce qui est pas mal en l’occurrence ici avec cette technique c'est ce que ça dit des personnages. L'une est enceinte et erre dans la ville plus qu'autre chose, l'autre, son grand-frère, est un pizzaiolo un peu beaucoup obsédé et légèrement taré aussi. Forcément pour le personnage de Nénette, il sera question du rapport à son corps qui change avec sa grossesse.
Il y a un truc intéressant au niveau de l'écriture des personnages je trouve, mais ça plombe aussi le rythme du film : le personnage de Boni est très bavard lorsqu'il est tout seul, mais a du mal à l'ouvrir en présence des autres, et en particulier du personnage campé par Valeria Bruni-Tedeschi, qui aurait pris ses jambes à son cou dans la vraie vie face à un tel type.
Je commence à m'habituer au style de la réalisatrice alors je n'ai pas passé un mauvais moment, sans pour autant adorer le film, mais je comprends l'intérêt que ce film-là a pu susciter auprès des cinéphiles.